Eminents Patriarches, Cardinaux et Ev�ques,
Excellence Mgr.Mussinghoff,
chers amis de la Communaut� de Sant�Egidio,
chers fr�res et s�urs!
C�est pour moi une grande joie d��tre avec vous en ce lieu v�n�rable, o� des g�n�rations de chr�tiens ont pri� et ont c�l�br� la liturgie. Cette �glise est empreinte d�unit�, car elle fut �rig�e � une �poque o� l�Orient et l�Occident vivaient encore dans l�unit�. C�est significatif que nous commencions nos journ�es de r�flexion et de pri�re dans cette cath�drale, que des chr�tiens de plusieurs �glises et confessions soient r�unis ici, que nous �coutions ensemble la Parole du Seigneur qui nous unit tous et qui nous appelle � chercher l�unit� et � oeuvrer ensemble pour atteindre la paix dans le monde.
Nous avons �cout� dans l�Evangile que la foule amena un homme sourd qui parlait difficilement chez J�sus, pour qu�il lui impose les mains. Et l�Evangile nous dit comment il le prit hors de la foule, lui mit ses doigts dans les oreilles et avec sa salive lui toucha la langue, puis, levant les yeux au ciel, il poussa un g�missement et lui dit : " Ephphatha ". C�est-�-dire : " Ouvre-toi !".
Nous voyons le grand amour de J�sus, son amour et en m�me temps son amiti� concr�te, quand il prend soin de cet impotent. C�est pourquoi ces jours veulent �tre une occasion pour nous d�approcher J�sus, pour qu�il ouvre nos oreilles et que nous puissions comprendre: non seulement nous comprendre entre chr�tiens, mais comprendre aussi des homes de diverse religion et culture. Et la Parole de J�sus peut aussi d�lier notre langue, pour que nous parlions la langue de l�Evangile, qui est une langue d�amiti�, de paix, une langue universelle, que nous avons encore peu comprise.
Toutefois l�exp�rience de ces jours, la longue histoire des rencontres de pri�re pour la paix, nous montrent les fruits produits par ce langage �vang�lique. Je pense � la paix au Mozambique, pour qui la Communaut� de Sant�Egidio a tant travaill�, au langage de r�conciliation qui jaillit de l�Evangile, qui a inspir� a la Communaut�, comme dans l�Evangile beaucoup de gestes d�amiti� et qui a fait jaillir beaucoup de fruits de paix. Je pense � beaucoup d�efforts pour le dialogue entre chr�tiens et musulmans, avec d�autres religions, avec les non croyants, avec des politiciens et des hommes de culture lors de ces rencontres.
Les horizons qui s�ouvrent devant nous ne semblent pas faciles. Nous voyons dans le monde des signes inqui�tants. La surdi-mutit� est une maladie qui semble se r�pandre de plus en plus.
En tant que chr�tiens nous sommes toutefois convaincus que la Parole du Seigneur peut beaucoup et que pour Dieu rien n�est impossible. Nous voir r�unis ici ce matin est un espoir et r�alise d�j� le r�ve ancien dont nous avons entendu parler dans le livre du proph�te Isa�e. Le d�sert fleurira, l�intervention de Dieu fera jaillir des eaux jaillissantes. Le d�sert de ce monde semble augmenter, les tristes nouvelles qui nous parviennent du Moyen Orient, d�Afrique et d�ailleurs paraissent nous le confirmer. Toutefois en tant que chr�tiens nous ne sommes pas r�sign�s ni nous ne pouvons l��tre. Quand nous sommes unis, nous pouvons d�passer la r�signation et nous pouvons ensemble comprendre et mieux vivre le r�ve de Dieu d�un monde ou le d�sert fleurit pour tout le monde, et pas seulement pour un petit nombre dans une �le heureuse du Nord du monde mais aussi dans le sud pauvre ou des �tres humains souffrent.
Le Seigneur nous dit : Ayez la foi et n�ayez crainte ! En ces jours nous sommes pleins de courage, n�ayons pas peur de nous approcher des autres, de nous �couter les uns les autres et de parler la langue de la paix.
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