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10/01/2003 |
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L'Ecole de la Paix est un moment de rencontre avec des enfants en difficult�. � Nice, depuis un an, la communaut� de Sant'Egidio m�ne cette action dans le quartier des Moulins tous les mercredis de 16h �18h. Aur�lie s'en occupe avec Paola, une jeune fille de l'�cole de la Paix de G�nes. � travers des jeux, des �changes, l'objectif est d'apprendre la paix � ces enfants. De leur montret, par exemple, que les images de guerre que transmet la t�l�vision ne correspondent pas � l'essentiel de ce qui se passe dans le monde. Ainsi dans la vie, il existe de beaux moments, m�me si, dans de nombreux endroits, il reste beaucoup � faire. Et quelque part, ce sont ces enfants qui continueront l'action de paix initi�e par les membres de la communaut�. Dans la perspective de l'aide aux pauvres, les enfants qui viennent � l'�cole de la Paix sont issus de familles d�favoris�es. Il faut leur �viter d'aller jouer dans la rue et d'�tre pris dans des mouvements n�gatifs: � travers ses projets, la communaut� cherche � leur transmettre une parole de paix. Rencontre avec Philippe et Aur�lie de Sant'Egidio Nice, Paola et Roberta de Sant'Egidio G�nes qui parrainent la communaut� ni�oise. Aur�lie: En ce moment, nous leur passons des diapositives sur les enfants du Mozambique, pour qu'ils prennent conscience de la vie en Afrique. J'ai �t� tr�s surprise de voir combien ils �taicnt int�ress�s et touch�s alors que ce sont des enfants d'une dizaine d'ann�es en moyenne qui ont d'autres centres d'int�r�t. Mais quand nous prenons le temps de discuter avec eux, ce qui est possible, contrairement � ce que certains pensent, alors nous nous rendons compte de leur sensibilit� a certains faits. Paola: Au Mozambique, � No�l, les enfants ne re�oivent pas de jouets. Ils s'en fabriquent en bois� Pass� le rire, la moquerie provoqu�e par cette r�alit�, les enfants de Nice se rendent compte de la richesse de leur quartier. Et surtout ils r�alisent que ces enfants-l�, qu'ils voient en image, existent vraiment.
Philippe: Il est frappant de constater que la plupart de ces personnes vivent dans un isolement affectif consid�rable, quel que soit le d�vouement de la communaut� des soeurs qui s'occupent d'elles. Beaucoup de ces personnes �g�es, dont la moyenne d'�ge est sup�rieure � 80 ans, n'ont plus aucune famille. Comme leurs possibilit�s de d�placements se trouvent r�duites, leurs horizon de vie se concentre entre les murs et le jardin de la ma�son de retraite. De plus, ce sont toujours les m�mes visages en face d'elles. Ce que nous essay�ns de leur apportet; c'est un sourire, une amiti�, l� encore dans le sens de ce qu'essayent de vivre toutes les communaut�s de Sant'Egidio. Il s'agit de s'int�resser � elles comme s� elles �taient nos propres parents, nos propres grands-parents. Loin d'une simple distribution de g�teaux, ce sont dos tranches d'accompagnement: mieux Ies conna�tre, comprendre ce qu'�tait leur existence. Nous avons l� des t�moignages sur des parcours de vie tout � fait exceptionnels. Et de temps en temps, nous essayons d'apporter plus, en organisant une f�te, avec des chansons traditionnelles, des danses de leur jeunesse, ou une repr�sentation th��trale.
Philippe: La pri�re est le ciment de la communaut�. C'est autour d'elle, par elle, que les membres de la communaut� peuvent se retrouver. Ici � Nice, la communaut� a un temps de pri�re tous les mercredis � 19h30 � l'�glise Saint-Martin - Saint-Augustin. Il y a aussi un autre temps de pri�re � l'�glise Sainte.-Th�r�se, un mardi par rnois � 19h15. Ce sont des espaces d'ouverture, de partage et d'�coute de l'�vangile pour tous ceux qui souhaitent y participer.
Roberta: L'amiti� avec les pauvres a conduit Sant'Egidio � mieux carnprendre que la guerre est la m�re de toutes les pauvret�s. C'est pour celle raison que des membres de la communaut� sont devenus m�diatours dans les conflits fratricides qui ont dur� plus de dix ans au Mozambique. Le 4 octobre 1992 �tait sign�e la paix dans ce pays africa�n, dont le dixi�me anniversaire a �t� c�l�br� il y a quelques mais. Si aujourd'hui la guerre ne d�truit plus les hommes l�-bas, le fl�au qui a pris le relais est le s�da. Un combat de plus pour la communaut� de Sant'Egidio, � commencer par aider les femmes enceintes en leur donnant des m�dicaments pour que le nouveau-n� soit sain. Ainsi depuis le mois de mars 2002, 37 enfants sont venus au mondo sans trace de la maladie. Philippe: La communaut� de Sant'Egidio se rend aupr�s des pauvres ou les accueille si elle dispose de locaux. Ce qui est important par rapport � d'autres services ou � d'autres mouvements, �a n'est pas de vivre pour les pauvres, �a n'est pas d'�tre en situation d'assister les pauvres, c'est de vivre avec les pauvres. Les pauvres, ce sont ceux que le Saint-P�re appelle " les bris�s de la vie ", pauvres �conomiquement parlant, touch�s par la maladie, atteints de probl�mes psychologiques frapp�s par la solitude... Toute formes de pauvret� avec lesquelies il faut essayer de vivre et de tisser des liens en amiti� et en continuit�. La famille de Sant'Eg�d�o, ce n'est pas seulement les membres de la communaut�, mais cette mani�re de consid�rer que les pauvres sont nos amis, notre famille. Et de pouvoir les accompagner pendant tr�s longtemps.
Philippe: Il arrive p�riodiquement aux membres de la communaut� de se retrouver aux portes des �glises de Nice pour recueillir des signatures. C'est une exp�rience tr�s forte. Ce qui motive cette lutte contre la peine de mort, du moins pour la suspension de l'application de la peine de mort, c'est une r�flexion th�ologique profonde sur ce qu'est mon fr�re. Si un homme est mon fr�re, de quel droit puis-je prendre la d�cision de le tuer ? Dans le jugement de Dieu, les actions seules sont jug�es, par l'homme. La communaut� de Sant'Egidio n'est pas dans la probl�matique d'autres assoc�ation que luttent aussi contre certaines formes d'emprisonnement. La peine de morte revient � un jugement prononc� par des hommes, irr�cup�rable, et qui ne donne pas � celui qui a commis une faute, si grande fut-elle, la possibilit� de sa r�demption.
Philippe: J'ai eu la chance de partictper � ces journ�es interreligieuses, de dialogue et de pri�re, en 2001 � Barcelone et en 2002 � Palerme. C'est quelque chose � porter � la connaissance de tous ceux qui croient que la paix peut �tre possible: il existe tellement de menaces de guerre actuellement que je suis curieux de constater que les m�dias font peu �cho de ces rencontres. En 2001, la r�union se tena�t une semaine avant le 11 septembre. Eh bien, huit jours avant cet �v�nement, j'ai �t� t�moin du grand rabbin d'Israel qui embrassait un th�ologien musulrnan.
Denis Jaubert
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