Comunità di S.Egidio


 

18/01/2003


Les n�gociateurs ivoiriens en terrain sensible

 

La table ronde sur la C�te d'Ivoire a pris son rythme de croisi�re au centre national de rugby de Linas-Marcoussis. Hier, les discussions se sont poursuivies autour des th�mes de la nationalit�, des statuts des communaut�s �trang�res et le droit foncier. Il s'agit de remettre � plat le concept d'ivoirit� qui a abouti � l'exclusion d'une partie de la population. Le n�ologisme s'�tait d�velopp� sous la pr�sidence d'Henri Konan B�di� bien que ce dernier y voie des connotations strictement culturelles et non politiques. Le parti au pouvoir, le Front populaire ivoirien (FPI) pr�tend de son c�t� n'avoir jamais d�fendu le principe de l'ivoirit�. Le point le plus sensible concerne in fine les garanties donn�es � Alassane Ouattara, le chef de file de l'opposition. Musulman du Nord, sa candidature aux �lections pr�sidentielles a �t� syst�matiquement �cart�e � l'occasion des scrutins pr�c�dents pour � nationalit� douteuse �. Ma�tre d'oeuvre des n�gociations, le Quai d'Orsay ne souhaite pas commenter le d�roulement des discussions conduites par l'ancien ministre Pierre Mazeaud. Le constitutionnaliste fran�ais est accompagn� par des juristes familiers des questions africaines et des experts en m�diation avec en particulier un observateur de la communaut� religieuse Sant'Egidio. Il n'est pas exclu que le ministre des Affaires �trang�res Dominique de Villepin s'implique dans la derni�re ligne droite des d�bats en cas de blocage. Hier, la France a minimis� les violations du cessez-le-feu constat�es dans l'ouest de la C�te d'Ivoire. Les accrochages entre les forces loyalistes ivoiriennes et les rebelles � Blol�quin, une bourgade proche de la fronti�re du Liberia, sont des � incidents mineurs �, a d�clar� le porte-parole du minist�re du Quai d'Orsay Fran�ois Rivasseau. � Mais le cessez-le-feu doit �tre pleinement respect� et nous y veillerons �, a-t-il ajout� dans un point de presse. Le ministre ivoirien de la D�fense Kadet Bertin avait affirm� jeudi soir que les rebelles avaient rompu le cessez-le-feu dans l'ouest de la C�te d'Ivoire. Mais le chef des rebelles du Mouvement populaire ivoirien du Grand Ouest (MPIGO), le sergent F�lix Doh, pr�sent � la table ronde de Marcoussis, a rejet� la responsabilit� des incidents sur les forces loyalistes. L'annonce des combats a eu un impact sur les n�gociations au Centre national du rugby (CNR) o� se trouvent plusieurs chefs militaires des mouvements rebelles apparus depuis fin septembre. Lorsque les premi�res d�p�ches sont tomb�es, plusieurs d�l�gu�s ont quitt� la table et sont sortis pour s'informer sur la situation sur le terrain. Les d�l�gu�s feront rel�che dimanche. Ils ont jusqu'au 24 janvier pour tenter de sortir l'ancienne colonie fran�aise de quatre mois de guerre civile. Le calendrier est serr�, puisque Paris pr�pare pour les deux journ�es suivantes un sommet des chefs d'�tat d'Afrique de l'Ouest en pr�sence du secr�taire g�n�ral des Nations unies, Kofi Annan.

Thierry Oberl�