Comunità di S.Egidio


 

04/08/2003


L'arriv�e de soldats nig�rians ranime l'espoir des Lib�riens

 

MONROVIA (Reuters) - Les premiers �l�ments d'une force de paix ouest-africaine sont arriv�s lundi par h�licopt�re au Liberia, o� des habitants � bout de forces se sont mis � danser dans les rues d�vast�es de la capitale avec l'espoir d'enterrer quatorze ann�es de guerre civile et de massacres.

Sous une forte pluie, des soldats nig�rians portant casques et tenues de camouflage sont descendus au pas de course sur l'a�roport international, situ� � proximit� de Monrovia, afin de prendre position aux abords du tarmac.

"Nous sommes tr�s heureux qu'ils soient ici, pour que cette guerre prenne fin", a d�clar� � Reuters le g�n�ral Benjamin Yeaten, chef d'�tat-major de l'arm�e lib�rienne. "Les Lib�riens en ont assez de la guerre. Des civils meurent tous les jours."

Les soldats camperont quelques jours � l'a�roport avant de gagner le centre de Monrovia, distant de 45 km environ. Le contingent nig�rian au complet devrait compter 1.500 hommes. Selon des diplomates, un deuxi�me contingent de 300 soldats doit arriver mercredi. La force ouest-africaine comprendre plusieurs milliers d'hommes.

A Rome, Sekou Conneh, chef des rebelles du Lurd (Lib�riens unis pour la r�conciliation et la d�mocratie) qui contr�lent la zone portuaire strat�gique de Monrovia, a dit que ses combattants se retireraient de la capitale d�s l'arriv�e des soldats nig�rian de la force de paix envoy�e par la Cedeao (Communaute �conomique des Etats d'Afrique de l'Ouest).

Certains rebelles ont dans� � l'annonce de l'arriv�e des soldats �trangers � Monrovia, qui connaissait lundi un calme insolite apr�s trois semaines de combats de rue entre rebelles et partisans du pr�sident Charles Taylor. Des affrontements se poursuivaient cependant � Buchanan, la deuxi�me ville du pays.

RETRAIT DES REBELLES ANNONCE SOUS CONDITION

Le ministre de la D�fense Daniel Chea a engag� la communaut� internationale � faire pression sur les rebelles pour qu'ils respectent le cessez-le-feu du 17 juin, rest� lettre morte.

Confront�s � une p�nurie d'eau et de produits alimentaires, menac�s par le chol�ra et logeant o� ils peuvent, les Lib�riens ont laiss� �clater leur joie � l'arriv�e des premiers soldats de la paix, pr�lude au retour de l'aide humanitaire.

De part et d'autre des fronts, l'heure �tait � la r�jouissance. Certains arboraient des tee-shirts o� l'on pouvait lire "Dieu soit lou� pour l'Ecomil" (force de la Cedeao), d'autres des pancartes avec d'un c�t� le drapeau lib�rien, de l'autre ce slogan plein d'esp�rance: "Enfin la paix."

"S'ils restent ici cinquante ans, pas de probl�me, je veux dormir sur mes deux oreilles. Il n'y aura pas de r�actions mitig�es, tous les Lib�riens veulent la paix", confiait Kerdial Johnson, employ� de l'a�roport. Trois offensives lanc�es par le Lurd sur Monrovia depuis d�but juin y ont fait quelque 2.000 morts et des milliers de bless�s.

Sekou Conneh s'est rendu � Rome � l'invitation du groupe religieux Sant' Egidio, qui participe aux efforts de m�diation, en vue d'acc�l�rer les n�gociations en cours.

"D�s l'arriv�e des forces de maintien de la paix, nous nous retirerons", a dit � Reuters le chef du Lurd, dont les 5.000 hommes contr�lent deux ponts s�parant le centre-ville du port et des banlieues tentaculaires de Monrovia.

Conneh a soulign� que son mouvement ne cherchait pas � prendre le pouvoir. "Nous avons accept� l'id�e (...) que l'int�rim doit avoir pour dirigeant une personne de la soci�t� civile (...) Nous aurons quelques repr�sentants au gouvernement, mais pour ma part je resterai � l'�cart", a-t-il dit � Reuters.

Il a ajout� que ses combattants �taient en contact avec lui et entameraient leur repli "d�s que nous recevrons le signal". Un autre d�l�gu� du Lurd a dit qu'ils se replieraient � l'arriv�e de l'Ecomil dans les zones sous leur contr�le.

Conneh quittera Rome pour Accra mardi afin de poursuivre les pourparlers politiques, a annonc� le groupe Sant' Egidio.

L'AVENIR DE TAYLOR

Taylor a d�clar� samedi qu'il d�missionnerait le 11 ao�t et quitterait ensuite le pays, conform�ment aux exigences des Etats-Unis et de la Cedeao. Mais aucune date pr�cise n'a �t� fix�e pour son d�part du Liberia.

Conneh a assur� que m�me s'il souhaitait voir Taylor partir au plus t�t, le Lurd ne d�clencherait pas de nouvelle attaque si ce dernier restait au-del� du 11 ao�t. "Nous ne voulons pas nous retirer si les forces de maintien de la paix ne sont pas l� et que les civils se font attaquer par les forces de Taylor. C'est pour cela que nous prenons notre temps", a-t-il dit.

Le g�n�ral Festus Okonkwo, commandant de la force ouest-africaine, a dit que sa premi�re mission serait de s�curiser le port, afin de permettre les livraisons de nourriture et de carburant.

Certains craignent que Taylor, ancien rebelle, ne tente de se soustraire aux mains de la justice. Le pr�sident lib�rien est en effet inculp� de crimes de guerre par un tribunal soutenu par l'Onu en raison d'atrocit�s commises en Sierra Leone dans les ann�es 1990. Il a accept� une offre d'asile au Nigeria mais cherche encore � faire annuler son inculpation.

Jacques Paul Klein, �missaire de l'Onu pour le Liberia, a d�clar� dimanche � la BBC que Taylor pourrait �tait un tueur psychopathe qui pourrait perdre sa chance de s'exiler en faisant tra�ner les choses en longueur. Taylor dit souhaiter que la force de paix se d�ploie avec succ�s.

Washington a promis une aide logistique mais reste ind�cis quant � un �ventuel d�barquement des "marines" embarqu�s sur trois navires faisant route actuellement vers le Liberia, pays fond� au 19e si�cle par des esclaves am�ricains affranchis.