Pendant 3 jours, du 7 au 9 septembre, � Aix-la-Chapelle, plus de 500 repr�sentants de diverses religions et plusieurs milliers de personnes ont v�cu en chercheurs de paix. La rencontre internationale "Hommes et Religions" organis�e par la communaut� Sant'Egidio s'est cl�tur�e le mardi 9 par une c�r�monie festive et haute en couleurs. Un Appel � la paix a �t� proclam�, sign� et remis symboliquement "� tous les peuples de la part des peuples de paix".
Depuis 1987, sur les traces du pape Jean-Paul II � Assise, la Communaut� Sant'Egidio invite chaque ann�e des repr�sentants religieux de diverses confessions � une grande rencontre de dialogue et de pri�re pour la paix.
Ces rencontres expriment � quel point, dans un monde d�chir� par les conflits et boulevers� par le terrorisme, existe un r�el besoin de dessiner les voies de collaboration dans des contextes culturels et religieux diff�rents.
Cette ann�e, la rencontre qui a eu lieu en Allemagne, � Aix-la-Chapelle, a rassembl� plus de 500 repr�sentants de diverses religions et plusieurs milliers de "chercheurs de paix".
La c�r�monie de cl�ture a r�uni dans la soir�e du mardi 9, les participants de toutes les confessions, devant le d�me d'Aix-la-Chapelle. Au cours de cette c�r�monie, plusieurs intervenants ont pris la parole.
La paix, gr�ce et devoir de Dieu
Mgr Heinrich Mussinghoff, l'�v�que d'Aix-la-Chapelle, a soulign� l'importance de rechercher la paix, parce que "tout nous y exhorte : notre d�sir de paix, notre passion pour la libert� et la justice, notre amour pour les apuvres et les d�favoris�s". La paix, a-t-il dit, est "gr�ce et devoir de Dieu". Elle ne peut cro�tre que "dans un processus actif, anim� de l'esprit �veill� pour la Justice et l'Amour". Dans son intervention, l'�v�que d'Aix-la-Chapelle a longuement remerci� les personnes qui ont rendu possible cette 17e rencontre pour la paix, notamment par d'importants messages, contributions et m�diations. Parmi ces personnes, Mgr Mussinghoff a �voqu� Andrea Riccardi et la Communaut� Sant'Egidio, le Pape, Mgr Etchegaray, ainsi que les habitants de la ville et du dioc�se qui ont accueilli l'�v�nement. Le message de l'�v�que d'Aix-la-Chapelle s'est termin� par la lecture de la pri�re de Saint Fran�ois d'Assise, invitant chaque homme � �tre des instruments de paix.
La diplomatie de l'amiti� et de la pri�re
B�atrice Kun Adon, lib�rienne, exil�e de son pays et membre de la communaut� de Sant'Egidio en C�te d'Ivoire, a partag� sa joie d'avoir v�cu l'exp�rience de la rencontre avec des personnes appartenant � diverses religions et cultures. "L'esp�rance que j'ai aujourd'hui dans mon c�ur est grande, a d�clar� B�atrice. Elle na�t de ces trois jours de rencontre et de dialogue au-del� des fronti�res."
Soulignant que "l� o� la diplomatie et la politique �chouent, peut vaincre la diplomatie de l'amiti� et de la pri�re", elle a exprim� un merci particulier � la Communaut� de Sant'Egidio pour la m�diation r�alis�e au cours de ces derniers mois au Liberia, � Rome et au Ghana. "C'est gr�ce � ceux qui ont travaill� pour la paix qu'aujourd'hui mon pays, bien que parmi mille difficult�s, peut retrouver l'esp�rance", a poursuivi B�atrice. "Mon continent, l'Afrique attend la paix. Le monde entier d�sire la paix", a-t-elle conclu.
La plante du dialogue et les fruits de la paix
Andrea Riccardi a soulign� l'importance d'un tel �v�nement. C'est, a-t-il d�clar� � la plante du dialogue, qui donne des fruits de paix . Cette plante, il faut la cultiver dans le sol de sa propre patrie, dans les terres appauvries par la guerre, celles des conflits et de la mis�re". Le fait que tant de gens de diverses religions et cultures se rencontrent "n'allait pas de soi, dans un monde marqu� par des divisions profondes". Pourtant, a fait remarquer A. Riccardi, cette rencontre a eu lieu � Aachen (Aix), ce qui laisse entrevoir un espoir pour l'avenir. "En voyant les incompr�hensions dans beaucoup d'endroits du monde, a d�clar� Andrea Riccardi, nous comprenons � quel point cet �v�nement est pr�cieux. C'est une r�alit� et un engagement pour le futur".
Pour cultiver la paix, a insist� A. Riccardi, "il faut la t�nacit� des cultivateurs de la paix, qui savent se servir de la charrue du dialogue, un outils tr�s ancien mais toujours nouveau. C'est une t�nacit� qui nourrit le r�ve que nous poursuivons tous depuis des ann�es. Celui d'une amiti� large entre les peuples et entre les religions. Un r�ve ? Oui, certes ; mais aussi un besoin profond dans ce monde o� tout semble proche, mais o� nous sommes encore trop loin les uns des autres".
Dieu ni juif, ni chr�tien, ni musulman, ni bouddhiste...
Reprenant les paroles de Mgr Mussinghof, A. Riccardi a insist� sur le caract�re non annexable de Dieu : "Dieu n'est pas catholique, Dieu n'est pas protestant, Dieu n'est pas orthodoxe. Dieu n'est m�me pas chr�tien. Dieu n'est pas juif. Dieu n'est pas musulman. Dieu n'est pas bouddhiste... Dieu est Dieu, le P�re de tous les hommes. Dieu veut que tous les hommes soient sauv�s. Dieu prend soin de tous les hommes. Dieu est Dieu pour tous. Il est notre P�re".
"Le monde, a encore dit le fondateur de la Communaut� de Sant'Egidio, s'est globalis�, mais il n'est pas uni. Il est trop divis�, trop d�chir�. Globalis�, mais pas pacifi�. Globalis�, mais pas unifi�." Pour construire ce monde unifi� par la paix, il faut que chacun continue � travailler "� l'aide de l'outil ancien et tr�s actuel du dialogue."
Un appel � la paix
A l'issue de ces interventions, a �t� proclam� un � appel � la paix �, qui a �t� sign� par les repr�sentants des diverses confessions.
Dans ce message de cl�ture, il a �t� notamment soulign� que la paix est un nom de Dieu et que ce nom ne peut �tre utilis� pour ha�r et faire la guerre, humilier et supprimer la vie d'autrui. Le fondamentalisme qui justifie la haine et la violence au nom de Dieu, a-t-on pu entendre, "est la maladie infantile de toutes les religions et de toutes les cultures, parce qu'il rend prisonniers d'une culture de l'ennemi, il s�pare des autres et estime la violence plus que la paix.. A ceux qui tuent encore, qui s�ment le terrorisme et font la guerre au nom de Dieu, r�p�tons : "Arr�tez ! Ne tuez pas ! La violence est une d�faite pour tous ! Parlons ensemble et Dieu nous illuminera."
Apr�s avoir re�u officiellement ce message des mains de l'�v�que d'Aix-la-Chapelle, chacun des repr�sentants a allum� un cierge, salu� la foule et sign� le livre de la paix.
"Ces instants, suivi par un geste de paix, a expliqu� le P�re Charles Delhez, S.J., directeur du journal Dimanche, pr�sent � cette c�r�monie, �taient charg�s d'une forte �motion. Il y a eu des embrassades, des poign�es de mains, des applaudissements. Imaginez l'enthousiasme d'une personnalit� comme Soeur Emmanuelle ! La lecture de l'appel � la paix, c'est l'apoth�ose de temps de rencontres et d'�changes, assez incroyables quand on pense � la diversit� des confessions repr�sent�es. Ces moments r�activent l'esp�rance en chacun et donnent la force de continuer � croire qu'un mieux est possible, m�me si le chemin � parcourir reste long."
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