Comunità di S.Egidio


 

15/11/2003

Bruxelles - Au pied de Sainte-Catherine
Requiem pour un sans-abri, mort sans consolation
Etrange et triste c�r�monie religieuse que celle qui avait lieu, jeudi soir, � l��glise du Finist�re. Triste, parce qu�elle rendait hommage � Marcel Decl�ve, un homme de 53 ans, sans domicile fixe, trouv� mort samedi matin sur les marches de l��glise Sainte-Catherine. Et �trange, parce qu�elle rassemblait essentiellement, outre trois proches du d�funt, des membres de la communaut� de la�cs catholiques de Sant�Egidio, qui organisait la c�r�monie.

 

La communaut� la�cs catholiques de Sant�Egidio qui s�est organis�e depuis deux ans pour venir en aide aux sans abri, et qui patrouille une fois par semaine, apr�s une pri�re commune, dans les rues de Bruxelles, afin d��tablir un lien avec d�autres hommes et femmes au comble de la mis�re. Des hommes et des femmes qu�une parole, un bol de soupe chaude, un g�teau arrivent parfois � r�conforter.

Nul compagnon d�infortune de Marcel � la c�r�monie, pour entendre Heureux les afflig�s, car ils seront consol�s. Nul ami. Nous les avions pr�venus, sourit Christine Janssens, membre de la communaut� religieuse. Mais les sans abri ont souvent une difficult� � s�engager, � se structurer� Il y a juste les trois membres de la famille du disparu, qui ont tout tent� pour le ramener sous un toit, n�essuyant qu�un doux refus. Marcel nous avait dit qu�il ne se sentait plus capable d�aller vivre dans une maison, explique Christine Janssens. Il avait aussi dit qu�il ne se sentait pas bien, et parlait de sa mort prochaine�

Marcel avait �t� chef d�entreprise. Et n��tait � la rue que depuis deux ans. Sa d�ch�ance rapide �tait survenue � la suite d�une faillite, d�un divorce, d�un attrait vertigineux pour l�alcool. La trajectoire qu�empruntent ceux qui ont �t� trop peu consol�s, trop peu aim�s, raconte, dans son sermon, Hilde Kieboom, la pr�sidente de Sant�Egidio. Un parcours classique, confirme Christine Janssens, s�appuyant sur les nombreuses rencontres de terrain qu�elle a faites au cours de ses patrouilles. Comment aurait-on pu aider Marcel Decl�ve ? Les structures d�accueil sont souvent compl�tes, regrette Christine Janssens.

Et inadapt�es. On propose aux sans abri des solutions toutes faites, qui ne partent pas de leur v�cu, mais imposent le respect de r�gles parfois trop difficiles � supporter pour des personnes qui s�en sont d�shabitu�es. Et la jeune femme de proposer des structures d�accueil plus souples, o� la parole, l��coute prendraient une place plus importante.

Pierre Vassart