Comunità di S.Egidio


 

TEMOIGNAGE

19/08/2004


La lutte contre le SIDA au Mozambique porte ses fruits
Le programme majeur de traitement du SIDA, initi� par l�ONG italienne Sant�Egidio Community, affirme que 95 pour cent de ses patients, au Mozambique, sont toujours en vie et jouissent d�une bonne qualit� de vie, a rapport� mercredi, l�agence nationale de presse AIM.

 

Paola Germano, la coordinatrice du programme Sant�Egidio� d�nomm� DREAM (Accroissement des ressources en m�dicaments contre le SIDA et la malnutrition), indique que les malades, soumis au programme DREAM trait�s par antir�troviraux, avaient prouv� que le "SIDA n��tait plus une condamnation � mort".

S�exprimant � l�ouverture d�un programme panafricain de formation de trois semaines au traitement du SIDA organis� par la Sant�Egidio Community, elle a dit que "la transformation a commenc� � s�op�rer chez ces malades, en l�espace de deux � trois mois de traitement". "Nous avons assist� � de vraies r�surrections. Nous avons vu des femmes, qui avaient �t� abandonn�es sur des matelas dans leurs cases, reprendre du poids, passant de 29 � 70 kg et qui ont recommenc� � s�occuper de leurs enfants", a ajout� Mme Germano.

La formation s�adresse au personnel de Sant� du Malawi, de Tanzanie, du Rwanda, du Togo, de la Guin�e Equatoriale, de la Guin�e-Conakry, de la C�te d�Ivoire, d�Angola et du Mozambique, le pays h�te. Le programme DREAM a �t� lanc� en mars 2002 au Mozambique, avec un fichier de 50 patients.

Selon Mme Germano, il s�agissait de personnes "qui n�avaient rien � perdre. Elles �taient d�sesp�r�es, avaient la maladie inscrite sur le visage et avaient donc �t� abandonn�es par tout le monde". "Nous avons vu des hommes tr�s malades, qui ne pouvaient plus marcher, prostr�s non seulement par la maladie, mais aussi par l�humiliation face � leur incapacit� � ne pouvoir rien faire pour leurs familles. Nous les avons vus se lever, commencer � marcher � nouveau et retrouver leur dignit�. Aujourd�hui, pour beaucoup d�entre eux, leur probl�me est de trouver du travail".

Mme Germano a aussi expliqu� que le taux d�observance du r�gime de m�dicaments dans les centres DREAM �tait sup�rieur � celui des malades, qui suivent la m�me th�rapie en Italie ou aux Etats-Unis. En deux ans, les centres DREAM avaient effectu� des tests de d�pistage sur 11.000 personnes, 5.600 d�entre elles s��taient r�v�l�es s�ropositives. Quelque 2.250 personnes re�oivent maintenant le traitement antir�troviral.

Concernant les femmes enceintes, Mme Germano a dit que "l�objectif est de veiller � ce que, non seulement le b�b� naisse sans �tre infect�, mais � le maintenir dans le m�me temps en bonne sant�, gr�ce � des substituts au lait maternel et, par dessus tout, � sauver la vie de la m�re". D�apr�s elle, "en Afrique, les orphelins, m�me s�ils n�ont pas le SIDA, ont une esp�rance de vie moindre. C�est la survie de la m�re qui fait la diff�rence".

Quelque 654 enfants sont n�s de m�res s�ropositives dans le cadre du programme DREAM, dont 97 pour cent n�ont pas �t� infect�s par le VIH. La mortalit� maternelle au Mozambique est de 212 pour 1.000 naissances vivantes, mais parmi les b�b�s DREAM, il est de 50 pour 1.000, bien qu�il faille noter que le programme ne concerne qu�un petit nombre de personnes. Le programme DREAM s�est maintenant d�velopp� au Malawi, o� le traitement a commenc� il y a six mois pour 350 malades � Blantyre et Lilongwe.

La coordonnatrice a toutefois critiqu� les tentatives pass�es des organisations internationales de concevoir des strat�gies de lutte contre le SIDA, qui �taient "exclusivement pr�ventives". Avec 30 millions d�Africains infect�s par le VIH, la pr�vention ne pouvait pas �tre l�unique r�ponse, a-t-elle soulign�.

S�il existe un homme qui symbolise le succ�s de DREAM, il s�agit bien de Isaias Joao, qui �tait � l�article de la mort, quand il a commenc� son traitement aux antir�troviraux. Isaias avait l�air en bonne sant� mercredi, � l�ouverture de ce s�minaire. Il a �t� chaudement applaudi par les participants et �treint par Joana Mangueira, la Secr�taire ex�cutive du Conseil mozambicain de lutte contre le SIDA (CNS).

"Aujourd�hui, DREAM n�est pas seulement qu�un r�ve, c�est une r�alit�", a d�clar� Mme Mangueira. Mouzinho Saide, responsable du programme national SIDA au minist�re de la Sant�, s�est aussi r�joui du programme DREAM qui, � son avis, "trouve sa place dans les plans du minist�re". Il a dit que le gouvernement est d�cid� � accro�tre le nombre de malades du SIDA, b�n�ficiant d�une th�rapie antir�trovirale de 8.000 cette ann�e � 132.000, d�ici � 2008.