Comunità di S.Egidio


 

01/04/2005


Les rebelles hutus impliqu�s dans le g�nocide rwandais s'engagent � d�poser les armes

 

"Tournant d�cisif" pour Kinshasa et Bruxelles, "�tape significative" pour Paris : l'ensemble de la communaut� internationale s'est f�licit�e de la d�cision des rebelles hutus rwandais de d�poser les armes. Les Forces d�mocratiques de lib�ration du Rwanda (FDLR) se sont engag�es, jeudi 31 mars � Rome, dans une d�claration solennelle lue par leur pr�sident, Ignace Murwanashyaka, � "cesser la lutte arm�e" et � la transformer en "combat politique". Par ce texte, les rebelles hutus, r�fugi�s dans l'est de la R�publique d�mocratique du Congo (RDC) depuis le g�nocide de 1994 dans l'espoir de renverser le pouvoir � Kigali, acceptent "le d�sarmement volontaire et le retour pacifique de leurs forces" au Rwanda, sous r�serve de "mesures d'accompagnement" � d�finir. "D'ores et d�j�, pr�cisent-ils, les FDLR s'abstiennent de toute op�ration offensive contre le Rwanda", o� le gouvernement est contr�l� par la minorit� tutsie.

Ces anciens combattants de l'arm�e r�guli�re rwandaise, dont beaucoup sont accus�s d'avoir particip� au massacre d'environ 800 000 personnes (Tutsis et Hutus mod�r�s) il y a 11 ans, seraient au nombre de 8 000 � 15 000 dans la r�gion des Grands Lacs. Leur pr�sence est � l'origine des tumultueuses relations entre le Rwanda et la RDC. Par la d�claration de Rome, les Forces d�mocratiques "condamnent le g�nocide commis au Rwanda et leurs auteurs" et "renouvellent leur engagement � coop�rer avec la justice internationale". Elles condamnent aussi "le terrorisme et les autres crimes de droit international commis dans la r�gion des Grands Lacs", o� la spirale des violences a fait pr�s de 4 millions de victimes. Les rebelles FDLR demandent "l'ouverture dans les meilleurs d�lais d'une enqu�te internationale pour qualifier ces crimes, identifier et punir leurs auteurs". Enfin, ils "souhaitent le retour des r�fugi�s rwandais dans leur pays selon les normes internationales", entendant m�me "s'impliquer activement dans le programme de leur retour volontaire".Ces promesses sont le fruit de pourparlers discrets engag�s depuis plus d'un mois � Rome entre une d�l�gation des FDLR et des repr�sentants de Kinshasa. Les discussions ont pu avoir lieu gr�ce � la m�diation de la communaut� Sant'Egidio, une ONG de la�ques catholiques d�j� � l'origine des accords de paix au Mozambique en 1992 et au Guatemala en 1999. Elles se sont d�roul�es en deux temps : pendant dix jours en f�vrier, puis depuis le 28 mars. "Il s'agit d'une d�claration tr�s solide car les branches politique et militaire des FDLR se sont toutes deux engag�es", a d�clar� � Rome l'ambassadeur itin�rant de la RDC, Antoine Ghonda.SATISFECIT � KINSHASALa d�claration des rebelles hutus a provoqu� des commentaires tr�s positifs. Le Quai d'Orsay a salu� "un pas en avant dans la normalisation des relations r�gionales". Le Comit� international d'accompagnement de la transition (CIAT) au Congo, compos� d'une douzaine de pays et de repr�sentants des Nations unies, de l'Union europ�enne et de l'Union africaine, a f�licit� le gouvernement de Kinshasa "pour son action positive". Et la mission de l'ONU en R�publique d�mocratique du Congo en a appel� � "une collaboration totale des autorit�s rwandaises et congolaises pour assurer le bon d�roulement des op�rations de rapatriement".Kigali a r�agi, par la voix d'un conseiller du pr�sident Paul Kagam�, en se disant "pr�t � accueillir tous ceux qui veulent rentrer au Rwanda". Les rebelles ayant particip� aux forces g�nocidaires devront toutefois "r�pondre de leurs actes", a pr�venu le chef de la diplomatie rwandaise. Une phase plus d�licate de la n�gociation va commencer. Le Rwanda ne participera pas, contrairement � ce que souhaitait Kinshasa, � la r�union qui doit rassembler des repr�sentants de la RDC, de la communaut� internationale et des rebelles, samedi 2 avril � Rome, pour discuter des "mesures d'accompagnement" r�clam�es par les FDLR. Ces derni�res ont besoin de garanties pour rendre leurs armes et rentrer au pays.

Jean-Jacques Bozonnet