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22/07/2005 |
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Togo |
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La communaut� chr�tienne Sant�Egidio qui s�implique beaucoup dans le r�glement des conflits en Afrique, a profit� de la visite du pr�sident Faure Gnassingb� en Iran pour organiser une rencontre � Rome avec le leader historique de l�opposition togolaise, Gilchrist Olympio. Sant�Egidio, convaincue que le d�nouement de la crise politique au Togo passait par un dialogue direct entre le leader de l�opposition et l�homme, (Gnassingb� Eyad�ma) qui avait jou� un r�le essentiel dans l�assassinat de son p�re, avait persuad� les deux hommes de se rencontrer. Mais la mort du pr�sident Eyad�ma, le 5 f�vrier n�a pas d�courag� cette communaut� proche du Vatican qui a report� sur Faure Gnassingb� les engagements qu�avait pris son p�re. Gilchrist Olympio, h�ritier politique du premier pr�sident assassin� du Togo, son p�re, face � Faure Gnassingb�, lui aussi h�ritier politique de son p�re, est une image forte que Sant�Egidio veut exploiter en d�chargeant les enfants du poids des responsabilit�s de leurs parents. Cette image plait beaucoup � Faure Gnassingb� qui avait d�j� lanc�, avant m�me l��lection pr�sidentielle, l�id�e de la r�conciliation, du pardon et de la r�habilitation des anciens chefs de l�Etat. Mais les tripatouillages politiques pour assurer une p�rennit� du pouvoir du clan Eyad�ma montrent bien que le probl�me togolais d�passe le contentieux entre les familles Eyad�ma et Olympio. Les violentes r�pressions des manifestations qui ont jet� plusieurs dizaines de milliers de Togolais hors de leurs pays et fait d�innombrables morts ne font pas perdre de vue que le nouveau pr�sident embo�te le pas de son p�re pour la continuit� d�un r�gime qui dirige le Togo sans partage depuis pr�s de 40 ans. Gilchrist Olympio affirme son autorit� Le pi�ge �tait l� : faire des d��us. Pour s�en pr�munir Gilchrist Olympio s�est rendu � Rome accompagn� du troisi�me vice-pr�sident de l�Union des forces du changement (UFC), Patrick Lawson et d�un conseiller personnel, Eric Amerding. En face Faure Gnassingb� �tait entour�, entre autres, de Pitang Tchala ancien ministre de la communication, actuel conseiller du pr�sident et du directeur de cabinet M. Bodjona. La r�union sans ordre du jour a permis aux uns et autres de mettre sur le tapis tous les sujets qui leur semblaient essentiels. Au bout de plusieurs heures de discussion quatre points ont fait l�objet d�un communiqu� commun : la cessation des violences, la lib�ration des prisonniers d�opinion, rendre possible et favoriser le retour des r�fugi�s et la reprise du dialogue politique. Ce dernier point est � double d�tentes, puisqu�il permet d�une part � Gilchrist Olympio de reprendre la main au moment o� les partis de l�opposition bas�s � Lom� le consid�raient trop �loign� du champ de bataille. D�autre part, en exigeant la reprise du dialogue politique Gilchrist Olympio et les siens remettent au go�t du jour la principale revendication de la coalition de l�opposition qui est de pr�parer un cadre �lectoral consensuel et de retirer de la constitution toutes les mesures discriminatoires. Pour Eric Amerding de l�UFC, l�actuel pouvoir de Lom� �joue un r�le de pouvoir transitoire qui conduira � de nouvelles �ch�ances �lectorales plus justes�. Pour de nombreux Togolais, la rencontre de Rome est une grande surprise. Elle s�me le trouble dans les rangs des sympathisants des partis d�opposition qui jugent s�v�rement les leaders politiques. �Ils n�ont pas pu renverser Eyad�ma et son pouvoir� Eyad�ma est mort de sa mort naturelle� Ils n�ont pas pu faire �chec � la reprise du pouvoir par le fils� Et maintenant ils vont n�gocier��. En tout cas, selon les leaders l�UFC la rencontre de Rome �a au moins permis la lib�ration de plus de cinquante prisonniers d�opinion�. Une nouvelle rencontre est d�ores et d�j� programm�e pour le mois de septembre.
Didier Samson Article publi� le 22/07/2005
Didier Samson
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