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11/09/2005 |
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Depuis la rencontre interreligieuse d�Assise en 1986, o� Jean-Paul II avait convi� les repr�sentants de toutes les religions du monde pour adresser � l�opinion publique internationale un message de paix et de dialogue, la communaut� catholique de Sant�Egidio organise chaque ann�e, d�but septembre, une rencontre intitul�e � hommes et religions �. Cette ann�e, c�est la France, plus pr�cis�ment la ville de Lyon, qui accueille cet �v�nement du 11 au 13 septembre. D��minents repr�sentants de toutes les confessions chr�tiennes, du juda�sme, de l�islam, du bouddhisme et du monde de la culture vont se retrouver pour dialoguer des grands maux dont souffre la plan�te, � commencer par le terrorisme. De notre correspondant au Vatican � Faire vivre l�esprit d�Assise � : tel est, depuis 19 ans, l�objectif premier de cette rencontre annuelle. N�e en 1968 dans le quartier populaire du Trastevere au c�ur de Rome, la communaut� de Sant�Egidio, outre son action sociale, s�est consacr�e au fil des ans aux n�gociations diplomatiques et au dialogue entre les hommes de diff�rentes religions. Au point de devenir, apr�s 1986, l�organisateur de ces rencontres auxquelles Jean-Paul II a donn� une impulsion in�dite. Le th�me de cette ann�e s�intitule : � le courage d�un humanisme de paix �. Apr�s la Pologne, l�Allemagne, l�Espagne, le Portugal, la Roumanie, Malte, J�rusalem, c�est la France qui accueille pour la premi�re fois cette manifestation. La co�ncidence avec la c�l�bration du centenaire de la loi de s�paration de l��glise et de l��tat ne tient pas du hasard. Le d�bat sur la la�cit� est loin d��tre confin� au seul cadre fran�ais, m�me si hors de l�Hexagone, le mot m�me de la�cit� recouvre souvent une autre signification. Comme l�affirme le pr�sident-fondateur de Sant�Egidio, Andrea Riccardi, � il faut avoir le courage de voir comment les religions peuvent fonder un nouvel humanisme qui soit un humanisme de paix. Nous devons �tre capable de b�tir une civilisation du vivre ensemble, sans l�h�g�monie de telle religion, de telle culture, de telle id�ologie �. La date du 11 septembre ne tient pas du hasard Durant trois jours, des repr�sentants souvent �minents du monde la�c et religieux vont d�battre des grands th�mes du moment. On va ainsi voir c�te � c�te le grand rabbin d�Isra�l et le recteur d�Al Azhar, deux ayatollahs iraniens et des cardinaux de l��glise romaine, des bouddhistes venus du Japon, le num�ro deux de l�orthodoxie russe, le chef de l��glise anglicane, des philosophes comme R�gis Debray, des journalistes comme Jean Daniel, des politiques (Bernard Kouchner, Mario Soares, Simone Veil et Nicolas Sarkozy). La date choisie pour l�ouverture des d�bats, dimanche 11 septembre, ne tient pas du hasard. � Nos rencontres s�inspirent d�Assise 1986, tient � souligner Andrea Riccardi, mais elles sont aussi plong�es dans le monde de ce d�but de si�cle, marqu� par la peur du terrorisme, la peur de l�autre, la m�fiance. Cette rencontre n�est pas seulement un rite, c�est l�occasion de se demander ce que les religions peuvent faire pour dialoguer entre elles et avec les humanistes �. Deux mois apr�s les attentats de Londres, cette rencontre va in�vitablement �tre domin�e par les interrogations que pose la place de l�islam dans la soci�t� d�aujourd�hui. Mais l�attention sera �galement port�e sur la violence, la pauvret�, les politiques �conomiques des pays occidentaux, les urgences africaines. Avant chaque rencontre, Jean-Paul II avait coutume de recevoir les organisateurs pour les encourager, les stimuler, s�informer aussi des contacts �tablis diplomatiquement toujours utiles. C�est d�ailleurs apr�s la rencontre de Sant�Egidio de Bucarest que le Pape avait pu faire son premier voyage dans un pays � majorit� orthodoxe. Quel int�r�t porte son successeur au dialogue interreligieux ? C�est encore un peu un inconnue. � Rome, on ne cache pas qu�en 19 ans, Joseph Ratzinger ne s�est jamais d�plac� pour ces rencontres annuelles, malgr� des invitations r�guli�res. En tant que Pape, il lui sera toutefois difficile de ne pas adresser un message comme le faisait son pr�d�cesseur. � Avec Beno�t XVI c�est une nouvelle saison qui commence, affirme Andrea Riccardi, il nous a re�us et j�ai le sentiment qu�il entend continuer ce dialogue entre les religions et les civilisations comme il l�a dit, de mani�re originale, aux repr�sentants musulmans lors de son voyage � Cologne �.
Laurent Morino
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