Lyon est, pour trois jours, la capitale du dialogue des religions. A l'initiative de la communaut� catholique de Sant'Egidio (n�e � Rome, �tendue en Europe et en Afrique), active dans la r�solution des conflits mondiaux, et du dioc�se de Lyon, avec l'appui des collectivit�s territoriales, des dizaines de responsables religieux de toutes confessions (juive, musulmane, catholique, protestante, orthodoxe, bouddhiste, hindoue, etc.) d�battent des moyens de combattre l'int�grisme.
Cette rencontre annuelle, qui a lieu pour la premi�re fois en France, s'est ouverte dimanche 11 septembre, devant 3 000 personnes, sur le th�me : "Le courage d'un humanisme de paix". Nicolas Sarkozy, ministre de l'int�rieur et des cultes, y a fait un discours remarqu� de d�nonciation de l'extr�misme.
Quatre ans, jour pour jour, apr�s les attentats de New York et Washington, et en �voquant aussi ceux de Londres, il a soulign� le danger du "discr�dit" dont souffrent les d�mocraties et les religions victimes d'"amalgames" avec le terrorisme, "instrumentalis�es par tous ceux qui rejettent la circulation des id�es et le m�lange des cultures" .
Il a lanc� un appel � "r�sister" au choc des civilisations, "car toutes les religions et tous les courants de pens�e peuvent s'unir dans l'affirmation qu'il n'y a qu'une civilisation : la civilisation humaine" . Il a distingu� les "fondamentalistes" � acceptables s'ils veulent pratiquer rigoureusement les prescriptions de leur religion � des "int�gristes" qui veulent imposer aux autres leurs croyances. "L'int�grisme doit �tre condamn�, doit �tre combattu, doit �tre sanctionn�" , a martel� Nicolas Sarkozy, tr�s applaudi par la salle et la tribune o� si�geaient Simone Veil, Yona Metzger, grand rabbin d'Isra�l, Ezzedin Ibrahim, repr�sentant des Emirats arabes, etc.
Rendant hommage au pape Jean-Paul II et � la communaut� de Sant'Egidio, il s'est r�joui de toutes les initiatives de dialogue entre les religions. Evoquant le centenaire de la loi de s�paration Eglises-Etat de 1905, il s'est aussi f�licit� du mod�le fran�ais de la�cit�, respectueux � la fois de la "libert� de conscience" et de la "libert� de culte" . Pour lui, c'est le mod�le le plus adapt� � la situation fran�aise et � celle du monde, marqu�e par de violentes tensions religieuses et communautaires.
"UN EXEMPLE"
Nicolas Sarkozy s'est dit convaincu que la loi de 1905, qui a permis � l'Eglise catholique d'"admettre le pluralisme comme un processus historique pas forc�ment inconciliable avec le projet de Dieu" , peut rendre aussi un grand service � l'islam : "L'inscription de l'islam dans le contexte cultuel fran�ais � o� les religions sont s�par�es de l'Etat et se respectent entre elles � peut constituer, pour tout le monde musulman, un exemple de ce que l'islam peut s'int�grer dans une soci�t� d�mocratique, pluraliste et s�cularis�e."
Critiqu� pour avoir organis�, en France, un Conseil du culte musulman, Nicolas Sarkozy a enfin r�p�t� qu'il n'y avait pas de solution aux obstacles de l'int�gration, "si nous n'aidons pas les musulmans de France � se construire une identit�, dans un pays � la fois de tradition jud�o-chr�tienne et profond�ment la�cis�" .
Henri Tincq
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