Comunità di S.Egidio


 

Agence Internationale Sal�sienne d�Information

14/09/2005


LYON EN FETE POUR LA NUIT DE SANT�EGIDIO

 

La sc�ne parait irr�elle. En ce mardi soir 13 septembre 2005, dans le ch�ur de la Basilique de Fourvi�re � Lyon, devant le Cardinal Philippe Barbarin, en pr�sence de Kar�kine II, Patriarche des Arm�niens, du cardinal Kasper et d�autres nombreux leaders religieux chr�tiens, le Pasteur Jean Arnold de Clermont, Pr�sident de la Conf�rence des Eglises d�Europe ( CEC ), sobrement rev�tu, grande robe noire et rabat blanc, prend le premier la parole.

Il annonce Dieu devant l�immense nef totalement comble. Sommes-nous dans un Temple ? Est-ce bien ici la Basilique color�e et populaire de la capitale des Gaules ? L�image n�est pas habituelle. Pr�s de Monsieur le Pasteur, autour du majestueux autel, un parterre de cardinaux, d��v�ques, de m�tropolitains de diverses communaut�s orthodoxes, de femmes et d�hommes chefs d��glises, aux habits sacr�s inconnus, et aussi quelques bures blanches ou grises.

Devant Monsieur le Pasteur, debout et assur� comme dans sa propre communaut�, � la t�te de cette foule nombreuse, les autorit�s civiles, nationales et r�gionales, toutes tendances politiques confondues. Depuis trois jours, plus de 5000 personnes �changent dans le cadre de la 19e Rencontre mondiale de Sant Egidio., sur les innombrables variations possibles de r�flexion et d�action pour tenter une entreprise commune de toutes les religions en faveur de la paix.

La force de la pri�re

La pri�re �cum�nique a �t� remarquablement pr�par�e. Le Pasteur Clermont m�dite sur le texte de Jean : � Le soir, ce m�me jour, le premier de la semaine, et les portes closes, l� o� se trouvaient les disciples, par peur des juifs, J�sus vint� � ( Jn 20, 19-23 ).

� En nous donnant ce r�cit d�une v�ritable � pentec�te pascale �, commente Jean Arnold de Clermont, l��vang�liste Jean compte bien nous faire sortir de nos enfermements� �

Le Cardinal Kasper, puis son Eminance Seraphim, Archev�que de Johannesbourg et Pr�toria, Patriarcat d�Alexandrie, assurent les deux m�ditations suivantes. Divers repr�sentants des d�Eglises viennent donner des intentions de pri�res. Celle de Fr�re Aloys, nouveau sup�rieur de Taiz�, marquera par sa bri�vet� : � Fr�re Roger nous disait : � C�est dans la pri�re que nous sommes le plus responsables ! �

Arrive alors un geste de pardon inattendu. Dans les mosa�ques de Fourvi�re sur le sol du ch�ur, des attaques violentes ont �t� dessin�es contre les h�r�sies, dans les ann�es 1880-90, qui voyaient la construction du b�timent. En particulier l�une d�elles repr�sente Luther comme un v�ritable monstre. Devant les difficult�s de supprimer ces traces historiques d�une autre �poque, les participants ont choisi le beau geste d�inscrire sur le marbre le texte commun de leur r�conciliation.

Les lumi�res de la Paix

Les leaders religieux se dirigent maintenant vers l�amphith��tre romain pour la c�l�bration finale. Les paroles du Cardinal Philippe Barbarin et celles d�Andrea Riccardi r�sonnent devant les milliers de personnes accourues � cette nuit festive et priante de Fourvi�re. On �coute les t�moignages historiques d�un survivant d�Hiroshima et d�un autre d�Aushwitz. Moment �mouvant lorsque tous ces hommes et femmes repr�sentant de toutes les religions du monde viennent un par un solennellement sous les couleurs vives des projecteurs, apporter une lumi�re de plus dans la trop longue nuit des incompr�hensions humaines. Multiples petites flammes qui forment bient�t deus immenses bouquets au-dessus de la cit� lyonnaise en f�te, en ce site unique o� depuis 2000 ans des populations de toutes origines se sont rassembl�es pour la paix� ou pour la guerre.

Les dirigeants religieux signent un par un maintenant l�appel de la rencontre 2005. La foule applaudit et crie de joie. Tous s�embrassent. On �change, on fait connaissance� On commence � se retirer.

Mais d�j�, un jeune homme saute sur le podium : � Et voil�. La f�te se termine. Et la f�te commence� � Des dizaines de ses compagnons accourent pr�s de lui. Un orchestre est en place. Jeunes gens et jeunes filles de � toute race et de toute couleur � font irruption. Leur joie se poursuivra tard dans cette nuit de beaut�. Une nouvelle g�n�ration chante et danse la Paix.

Jean Baptiste Beraud