Comunità di S.Egidio


 

20/02/2006


Vive ces � ill�gaux � qui aident les ill�gaux
Les Flamands ? � M�fiants envers les �trangers, g�n�reux pour ceux qui habitent au village... �

 

Pr�s de 5.000 personnes ont scand� � Hop ! �, la semaine derni�re, � Anvers. � Hop ! � pour � Hoop op papieren �. � l�appel de la communaut� catholique Sant�Egidio, les manifestants r�clamaient l�octroi de papiers � tous ceux qui sont engag�s dans une proc�dure d�asile depuis trois ans et qui font preuve d�int�gration. Cela signifie, dans l�esprit des marcheurs, qu�ils ont appris le n�erlandais et que leurs enfants fr�quentent une �cole flamande. Elle a donc des ressources humanistes, la m�tropole rong�e par l�extr�me droite, o� le Vlaams Belang se voit d�j� conqu�rir le mayorat... Cette � amnistie humaine pour les sans-papiers � avait re�u la b�n�diction de l��v�que d�Anvers et du cardinal Danneels. Et les politiques ? Absent de la manifestation, le CD&V a salu� cette � action bien intentionn�e �. Au VLD et au SP.A, silence. Quelques socialistes se sont m�l�s aux �cologistes acquis � la cause de � Hop �. Les �ditorialistes du Nord ont, en revanche, �t� unanimes � percevoir dans cette d�marche une r�plique aux propos du ministre de l�Int�rieur, Patrick Dewael (VLD), qui avait d�clar� que les personnes qui aident des ill�gaux se placent dans l�ill�galit�. � Et voil� notre soci�t� trait�e illico de tueuse... �, r�agit Joost Loncin dans Het Volk, faisant allusion aux nombreuses actions de soutien entreprises par les Flamands pour � leurs � ill�gaux dans � leur � village. � Ainsi sont les Flamands, poursuit Loncin, m�fiants envers les �trangers mais g�n�reux d�s qu�ils ont appris � les conna�tre de pr�s.(...) Notre gouvernement n�a manifestement pas saisi cette subtilit�. La loi doit �tre respect�e. Mais toute la loi. Et sur la base de la loi, le ministre dispose d�une marge de manoeuvre suffisante pour traiter des cas individuels en toute humanit�.�

� La Flandre, conclut Loncin, ne peut pas oublier ses racines. Dans les ann�es 50, notre establishment belge consid�rait le mouvement flamand, rebelle, comme une bande d�insignifiants sans le sou... � Dans Gazet van Antwerpen, Dirk Castrel se montre plus nuanc�. Tout en notant qu�� une partie des ill�gaux sont devenus de vrais citoyens � et � apportent une valeur ajout�e � la soci�t� d�accueil �, l��ditorialiste se demande si on peut g�n�raliser. Il �crit : � Si le ministre r�gularise en masse, il discrimine ceux qui ont quitt� le pays imm�diatement et r�compense ceux qui ont ignor� l�ordre d�expulsion. (...) Patrick Dewael est pieds et poings li�s, il doit appliquer la loi de mani�re cons�quente, appliquer les r�gles correctement et cela n�a rien � voir avec la duret� de coeur. Sa fonction le place devant un dilemme s�il doit juger de r�gularisations individuelles �.

Guy Tegenbosch r�clame dans De Standaard une politique d�immigration � plus intelligente �.

Pour lui, un pays a le droit d�expulser ses ill�gaux mais encore faut-il le faire intelligemment, c�est-�-dire de mani�re cons�quente et dans un d�lai raisonnable. � Aucune de ces deux conditions n�est actuellement remplie �. Et de sugg�rer : � La Belgique accepte ceux qu�elle ne peut pas refuser, tandis que les pays actifs accueillent ceux dont ils ont besoin... Et il serait plus intelligent d�accueillir ceux dont nous avons besoin pour des raisons �conomiques. � Dans Het Nieuwsblad, Mathias Danneels pince plut�t la corde sensible : � beaucoup de ces ill�gaux parlent notre langue, leurs enfants jouent au football, le samedi, au club des Petits Champions. Ces nouveaux arrivants sont enthousiastes et engag�s dans la vie de la communaut�. (...) Laisser tomber ces gens ou - plus grave � les laisser d�river vers l�extr�me droite, est malhonn�te intellectuellement, politiquement, incompr�hensible et m�me ind�licat. � � L�ill�galit�, embraie Eric Donckier, dans le Belang van Limburg, conduit souvent, �galement, � la fraude fiscale et � la fraude sociale. Elle jette les gens dans les bras des exploiteurs, des marchands de sommeil et dans la prostitution. Cela sape notre communaut� et personne n�en sort grandi. �

Michelle Lamensch