Comunità di S.Egidio


 

26/06/2006


Redonner des couleurs

 

Malgr� la disparition de Nathalie et Stacy, St-L�onard a voulu faire la f�te et montrer sa richesse.

Interculturalit� et convivialit� au rendez-vous.

Certains qui ne faisaient hier que traverser le quartier n'ont vu que le c�t� noir: l'emplacement d'une prison, des entreprises ferm�es, des ateliers � l'abandon, des chiens tournant autour de r�verb�res. Le drame familial qui, � travers la disparition de deux petites filles, a drain� une meute de plumes et micros ne vivant que de mis�res humaines a aliment� cette image fausse et r�ductrice.

Il faut gagner la Citadelle -168 m au-dessus du niveau de la mer pour 68 � la Meuse- pour avoir une autre vision. Et se balader dans les ruelles, parfois un peu froides, pour humer la solidarit� des familles africaines, parler avec les M�diterran�ens � la recherche de ce soleil qui manque � leurs membres endoloris par le travail lourd, � leur souffle embu� de silicose.

Si certains trouvent malvenu de faire la f�te l� o� des familles sont en souffrance, d'autres veulent montrer une autre face de leur quartier. �Sant'Egidio (1), dit son responsable li�geois Fran�ois Delooz, est actif depuis dix ans dans le quartier � travers l'Ecole de la paix, une �cole de devoirs pour enfants du quartier bas�e sur un projet d'�ducation � la paix et par l'accompagnement d'ados et de personnes �g�es. Il faut construire une culture du vivre ensemble.�

Pr�sident du comit� des habitants de quartier St-L�onard, Jean-Marie Delhaye insiste sur l'activit� qui a r�gn� ici, � la porte de la Ville, avec la fabrication de locomotives, l'usine Vieille Montagne (zinc), la lini�re devenue Bedford apr�s avoir abrit� l'imprimerie de la Ville, les mines � c�t�s de la gare de Vivegnis o� d�barqu�rent des milliers d'Italiens voici 60 ans avant les Espagnols, Grecs, Maghr�bins et Africains. �Un quartier cosmopolite, dit-il, c'est le propre d'une ville.�

Des projets d'accueil de nouvelles entreprises se font jour � l'ancienne Brasserie Haecht ou par le biais de la Spi+, sur un terrain entre le quai et la rue Saint-L�onard, la plus peupl�e de Li�ge avec 1 700 r�sidents.

Et la culture y foisonne � travers les centres culturels fond�s par les immigr�s avant que tout cela soit coordonn� et la Maison des jeunes, la Bibi qui compte pr�s de 35 printemps. On y trouve aussi 5 �coles primaires, du secondaire, beaucoup d'ASBL tourn�es vers l'informatique ou d'entreprises de formation par le travail. Cette culture �clata ce week-end en feu d'artifices. Danses, sayn�tes, musique, plaisirs des yeux, des oreilles et du palais. Carottes � la Tang�roise, beignets de F�s, chamborek - sp�cialit� m�sopotamienne - le disputaient au L'Ra�f, cr�pe marocaine, aux beignets de crevettes et de morues ou � la bi�re que la Tch�quie nous envie. Un couple de clowns bien de chez nous fit oublier que le soleil allait revenir, sans doute apr�s la pluie, mais quand m�me...

(1) La Communaut� Sant'Egidio, fond�e � Rome en 1968, se base sur la pri�re et les relations d'amiti� avec les plus pauvres des villes. Elle pr�ne le dialogue entre religions et la r�solution pacifique des conflits.

Thierry De Gyns