|
04/03/2007 |
|
|
|
Le pr�sident ivoirien Laurent Gbagbo et le chef des Forces nouvelles Guillaume Soro ont sign� dimanche 4 mars � Ouagadougou, sous l��gide du pr�sident burkinab�, Blaise Campaor�, un accord pr�voyant le r�glement de la crise en C�te d�Ivoire. � C�est la premi�re fois qu�est sign� un accord interivoirien, sans date butoir, et en allant au fond des probl�mes �, confiait dimanche 4 mars � La Croix, depuis la salle de conf�rence de Ouagadougou, Mario Giro, membre de la communaut� de Sant�Egidio. L�organisation catholique avait �t� d�sign�e par les parties comme facilitateur en compagnie de deux officiels burkinab�s. Ils ont �t� les seuls intervenants ext�rieurs � participer aux dix derniers jours des n�gociations. � Nous avons aid� et accompagn� la facilitation. L�accord entre ceux qui se combattent a �t� construit, par eux, dans le calme, en allant au bout des discussions et en ma�trisant la gestion du temps �, explique Mario Giro. Depuis septembre 2002, la communaut� internationale, emmen�e par la France, est intervenue en C�te d�Ivoire � la suite de la tentative de coup d��tat des Forces nouvelles contre le pr�sident Laurent Gbagbo, qui a coup� le pays en deux, entre le sud rest� fid�le au pr�sident et le nord tomb� aux mains des rebelles. 7 000 casques bleus de l�ONU et 3 500 soldats fran�ais, d�ploy�s dans la � zone de confiance �, surveillent le cessez-le-feu. Retrait des troupes internationales envisageable rapidement En janvier dernier, la communaut� internationale a constat� que le processus de paix, encadr� par l�ONU depuis fin 2002, �tait dans l�� impasse totale �. Estimant qu�il appartenait d�sormais aux Ivoiriens et � leurs voisins de trouver une solution, elle avait approuv� le principe du � dialogue direct � propos� en d�cembre par le pr�sident Laurent Gbagbo � la r�bellion. Les pays tiers ont �t� alors unanimes pour souligner la n�cessaire appropriation par les Ivoiriens d�un �ventuel accord de paix. Souvent agress�e depuis le d�but du conflit � verbalement ou militairement � travers les soldats fran�ais de la force Licorne ou du 43e Bima stationn� � Abidjan � la France s�est faite discr�te. La ministre de la coop�ration, Brigitte Girardin, s�employait la semaine derni�re � r�p�ter, de Ouagadougou � Abidjan, que la France � n�interf�re pas �, ne � joue pas de r�le particulier � et que les � Ivoiriens choisiront ce qu�ils veulent �. Tout en insistant sur le poids des 250 millions d�euros annuels que l�engagement militaire fran�ais fait peser sur le contribuable hexagonal. � Nous sommes tr�s press�s de mettre fin � notre engagement qui est lourd en ressources humaines et d�un point de vue financier �, a-t-elle d�clar� � l�issue de son ultime rencontre le 2 mars avec Laurent Gbagbo. Un retrait des troupes internationales de C�te d�Ivoire est envisageable � d�s maintenant �, a d�clar� dimanche le ministre. �C�est un accord �lastique� Reste maintenant � savoir si l�accord sign� dimanche � Ouagadougou aboutira, sur le terrain, � une r�alit�. � la diff�rence des accords successifs de Linas-Marcoussis et de Pretoria, rest�s sans effets. � La confidentialit� a �t� la plus totale durant les discussions �, souligne Mario Giro. Les avanc�es de l�accord sign� dimanche portent d�abord sur une �solution r�aliste� pour l�identification des Ivoiriens et, ainsi, leur participation � de futures �lections. � � l�heure actuelle, 65 % des Ivoiriens n�ont pas de titre d�identit�. L�accord part de la liste �lectorale de 2000, qui n�est plus remise en question, malgr� ses imperfections. Ceux qui n�y figurent pas pourront se pr�senter dans des audiences foraines afin d��tre �ventuellement inscrits �, explique Mario Giro. Les signataires esp�rent que le processus de production des cartes d��lecteurs � durera dix mois �. Il conviendra ensuite de fixer une date pour des �lections. � Tout devra �tre d�fini au cours du processus qui d�bute maintenant. Les facilitateurs vont continuer leur travail �, commente encore le responsable de Sant�Egidio. M�me remarque pour le � nouveau cadre institutionnel � mentionn� dans l�accord et qui pourrait bien inclure un nouveau gouvernement, et par l� signer le d�part du premier ministre actuel ivoirien Charles Konan Banny. � Les parties en pr�sence se sont donn� cinq semaines pour d�finir ce nouveau cadre. � L�accord s�int�resse aussi au reclassement des Forces nouvelles dans l�arm�e ivoirienne unifi�e. Enfin, il mentionne la � suppression progressive de la zone de confiance et le retrait � terme des forces impartiales �, affirme Mario Giro. Ce serait �videmment l� une action embl�matique, mais les termes restent vagues. � C�est un accord �lastique, sans contrainte ou engagements pr�cis, qui ne tranche pas les d�bats. Mais il s�agit surtout d�un arrangement africain qui met la communaut� internationale � l��cart �, r�sumait, au vu du projet final, un diplomate occidental suivant le dossier.
Pierre Cochez
|