Comunità di S.Egidio


 

12/03/2007


Louis Andr� Dacoury Tabley (FN) :''Il faudra du temps pour fixer les r�gles du jeu''
R�partition des responsabilit�s entre Gbagbo et le prochain gouvernement

 

Il ne faut "rien faire ni dire qui puisse directement ou indirectement compromettre l'application de l'accord d'Ouagadougou (et) avoir foi dans cet accord (...). Je veillerai � (son application). Il est temps qu'on aille � l'essentiel. Il est temps qu'on aille aux �lections".

Au cours d'une allocution t�l�vis�e d'une quinzaine de minutes, vendredi 9 mars, le pr�sident ivoirien Laurent Gbagbo s'est fait le chantre de l'accord de paix sign� le 5 mars avec le chef des rebelles des Forces nouvelles (FN), Guillaume Soro, � l'issue d'un mois de "n�gociations directes" � Ouagadougou, capitale du Burkina-Faso. "Nous allons nous mettre au travail pour appliquer l'accord qui (devrait) ramener la paix en C�te d'Ivoire." Un "�chec", a ajout� le chef de l'Etat, serait "catastrophique", car "toutes les voies de recours tant ext�rieures qu'int�rieures (ont �t�) �puis�es".

M. Gbagbo a constat� que, depuis qu'il avait propos� "un dialogue direct" � ceux qui ont tent� en septembre 2002 de s'emparer du pouvoir, un climat nouveau s'est instaur�. Ses adversaires se sont gard�s de "tout propos hostile", a-t-il not�. Et les "rebelles" d'hier sont devenus "nos fr�res qui ont pris les armes".

Dans son intervention, entrecoup�e d'images de la signature de l'accord, le pr�sident s'est f�licit� de ce que les n�gociations avaient �t� men�es par des Africains et par eux seuls : "Ils viennent d'administrer au monde entier la preuve que l'Afrique a les ressources n�cessaires pour r�gler ses conflits." Ont donc �t� remerci�s le pr�sident du Burkina-Faso, Blaise Compaor�, pour son r�le de "facilitateur", et le pr�sident sud-africain, Thabo Mbeki, un temps m�diateur. En revanche, si la communaut� chr�tienne Sant'Egidio a �t� lou�e pour son "action discr�te", la France et les Nations unies ont �t� ignor�es.

D�cid� � mettre � profit la prochaine "lev�e de la zone de confiance" - sorte de ligne de d�marcation qui coupe le pays en deux - pour se rendre dans le Nord, M. Gbagbo s'est efforc� de faire comme si l'accord de paix, assorti d'un calendrier pr�cis, mettait un point final � la crise.

Or de nombreux points restent en suspens. Notamment ceux qui concernent le cadre institutionnel, qu'il s'agisse de la r�partition des responsabilit�s entre le pr�sident et le prochain gouvernement (nomm� dans quelques semaines), le contr�le de l'arm�e, le fonctionnement de la justice, l'impartialit� des m�dias publics... "Certes, on a avanc�, mais, l�-dessus, on a bott� en touche pour mieux en parler ensuite. Il faudra du temps pour fixer les r�gles du jeu", explique Louis Dacoury-Tabley, le chef des n�gociateurs c�t� "rebelles".