Le gouvernement ougandais et le mouvement rebelle de l'Arm�e de r�sistance du Seigneur (LRA) ont sign� avant-hier un accord de cessez-le-feu �permanent�, apr�s plus de vingt ans de guerre civile dans le nord de l'Ouganda. �C'est une nouvelle perc�e majeure�, a d�clar� le capitaine Chris Magezi, porte-parole de la d�l�gation du gouvernement ougandais, apr�s la signature de l'accord � Juba, capitale du sud du Soudan. �Cet accord est un important point de rep�re et un tournant. C'est la preuve de la d�termination des deux parties � travailler rapidement � la signature de l'accord de paix final�, a-t-il ajout�.
�Les armes sont d�pos�es. C'est la fin de la guerre�, a comment� de son c�t� l'envoy� de l'ONU, Joaquim Chissano, ancien pr�sident du Mozambique. En fait, le cessez-le-feu deviendra effectif 24 heures apr�s la signature d'un accord d�finitif que les deux parties esp�rent conclure cette semaine. Il s'agit de r�gler le dernier et cinqui�me volet des pourparlers en cours, qui traite du d�sarmement, de la d�mobilisation et de la r�insertion des combattants de la LRA.
L'accord sign� samedi pr�voit notamment le regroupement des troupes de la LRA dans la r�gion de Ri-Kwangba, � la fronti�re entre la R�publique d�mocratique du Congo et le sud du Soudan. Tout recrutement ou r�armement est d�sormais interdit. Une zone-tampon de 10 km autour de la LRA a �t� cr��e, sous le contr�le des troupes des forces sud-soudanaises. Principaux responsables de cette avanc�e, la communaut� de Sant'Egidio et le gouvernement r�gional du sud du Soudan participent au processus de paix mis en place depuis le 14 juillet 2006, sous le nom de �pourparlers de paix de Juba�.
Pour les deux millions de personnes oblig�es de fuir les combats et vivant dans les camps, c'est une excellente nouvelle, apr�s plus de vingt ans de conflits particuli�rement ravageurs, qui ont fait plus de 100 000 victimes. Joseph Kony, le leader de la LRA, avait d�clench� la guerre civile en 1986, au moment de l'arriv�e au pouvoir de Yoweri Museveni, l'actuel pr�sident.
Pour autant, une incertitude demeure concernant l'attitude de la Cour p�nale internationale (CPI). Un accord, semble-t-il d�cisif, a �t� sign� la semaine derni�re, avant celui de samedi, selon lequel le gouvernement ougandais s'engage � cr�er des tribunaux traditionnels pour juger les crimes de moindre importance commis par la LRA, tandis qu'un tribunal sp�cial sera cr�� pour juger les crimes les plus graves. Or le chef de la LRA, Joseph Kony, s'est rendu tristement c�l�bre pour les atrocit�s commises envers la population civile. Lui et trois autres responsables de la r�bellion font l'objet de mandats d'arr�t de la Cour p�nale in ternationale (CPI), pour crimes contre l'humanit� et crimes de guerre. Ils sont accus�s notamment d'avoir viol� et mutil� des civils, enr�l� des enfants et massacr� des milliers de per sonnes.
Le bureau du procureur Luis Moreno-Ocampo, de la CPI, a fait savoir qu'il �n'est pas impliqu� dans le processus de paix� et que �les mandats d'arr�t contre les commandants de la LRA sont toujours en vigueur�. Seuls les juges de la CPI peuvent d�cider de les abandonner, s'ils estiment que les tribunaux locaux sont capables de juger les personnes incrimin�es.
Catherine Rebuffel
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