- 23 oct
MANILLE
- La commutation de peines de mort en reclusion criminelle
est acquise et la presidente des Philippines Gloria Arroyo ne cherchera
pas a revenir dessus, a annonce son porte-parole mardi. Cette decision
fait suite a un avis formule par le ministre de la Justice Hernando Perez
consulte par la chef de l'Etat qui voulait obtenir l'execution de six
personnes condamnees pour des enlevements et dont la peine capitale avait
ete commuee par l'ancien president Joseph Estrada. "Le secretaire
(ministre) a la justice a rendu son avis selon lequel on ne peut pas
revenir sur une peine commuee sauf si elle a ete le resultat de manoeuvres
frauduleuses ou d'une erreur", a declare le porte-parole Roberto
Tiglao precisant que le chef de l'Etat acceptait cette decision. La
semaine derniere, Mme Arroyo avait annonce qu'elle voulait obtenir l'execution
capitale de six ravisseurs gracies par son predecesseur. Il est temps
"d'envoyer les champions de l'obscurantisme dans la chambre d'injection
mortelle", avait declare la presidente decidee a durcir la politique
de repression face aux enlevements, une pratique tres repandue aux
Philippines. En tout etat de cause, la presidente a leve l'interdiction d'appliquer
la peine capitale qui pourrait desormais etre infligee en particulier a 95
ravisseurs condamnes aux Philippines. Lors de son accession au pouvoir en
janvier, Mme Arroyo avait declare qu'elle se rangeait dans le camp des
abolitionnistes et elle avait promis qu'il ne serait procede a aucune
execution capitale pendant sa presidence. La remise en application de la
peine de mort a ete tres critiquee par les organisations de defense des
droits de l'Homme ainsi que par la puissante Eglise catholique. En 1999,
apres 23 ans sans aucune execution aux Philippines, 7 condamnes a mort
avaient subi leur supplice. Cependant, le president Joseph Estrada avait
decide de revenir au moratoire anterieure en raison des pressions exercees
par l'Eglise catholique. Depuis qu'il a ete chasse du pouvoir, M. Estrada
a ete arrete et il est actuellement poursuivi pour pillage economique,
crime passible de la peine capitale. Il y a actuellement plus de 1.800
condamnes a mort dans les prisons philippines.
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