Votre Excellence, le Pr�sident de la R�publique Italienne, Monsieur Giorgio Napolitano,
Tr�s Eminent fr�re Cardinal de Naples Monseigneur Sepe,
Chers fr�res membres de la ch�re Communaut� de Sant�Egidio,
P�res, Fr�res et Enfants bien-aim�s de notre tr�s Humble Personne,
Gardant � l�esprit les argumentations expos�es par les illustres h�tes rassembl�s ici et leur �change constructif d�opinions, ressentant le besoin et le d�sir d�un monde pacifique et sans violence, nous souhaitons conclure avec le t�moignage de l�Eglise orthodoxe que nous repr�sentons. Comment l�orthodoxie peut-elle contribuer � ce r�ve universel ? Quel est son but ? Son but est de r�aliser le divin � l�int�rieur de l�homme. En d�autre termes, nous pouvons dire que c�est l�incarnation de Dieu dans l�homme et dans le monde.
Le monde contemporain, et plus particuli�rement le monde europ�en, souffre � cause de l��loignement de Dieu de la vie de l�homme. Plusieurs penseurs europ�ens ont parl� et parlent d�une �poque post-chr�tienne.
Dans la civilisation europ�enne, on cherche d�sesp�r�ment � mettre l�homme, avec ses passions et ses limites, � la place du Christ Dieu-vrai Homme. On a parl� de la mort de Dieu. Mais, si Dieu est mort, le p�ch� n�existe pas, parce que le p�ch� pr�suppose l�existence de Dieu. Comme Dosto�evski l�a �crit : � Si Dieu n'existe pas, tout est permis �. Tout devient relatif, les valeurs supr�mes sont chass�es ; ce sont malheureusement les valeurs relatives qui commencent � dominer. Et le relativisme finit par constituer un aspect moderne de l�humanisme europ�en. Tout est relatif et les valeurs sont relativis�es par rapport � l�homme qui devient l�unique valeur.
L�orthodoxie proclame le retour au Christ Dieu-vrai Homme comme la solution � toutes les angoisses de l�humanit�. En fait, l�orthodoxie est l�expression de la civilisation divino-humaine, et elle est diaconie envers l�homme, image du Christ. L��ducation � l�exemple divino-humain transfigure l�homme de l�int�rieur et toute la cr�ation � travers lui. On atteint cela par les vertus �vang�liques, la foi et l�amour, la pri�re et la douceur, la charit� et l�humilit�. Qui s�exerce � ces vertus participe � la construction de la civilisation orthodoxe.
L�orthodoxie donc ne favorise pas la violence, car on ne cr�e pas le royaume de Dieu par une imposition ext�rieure, m�canique et violente, mais par l�acceptation int�rieure, libre et personnelle du Christ, par l�incessant exercice des vertus �vang�liques, comme le Seigneur lui-m�me l�a dit : � La venue du Royaume de Dieu ne se laisse pas observer, et l�on ne dira pas : - Voici : il est ici ! ou bien : il est l� ! � Car voici que le Royaume de Dieu est au milieu de vous � (Lc 17, 20-21).
Pourtant le monde orthodoxe, qui repr�sente une petite fraction de la population mondiale, peut-il influencer le devenir de l�humanit� ? Oui certainement ! Car l�orthodoxie n�a pas le souci d�une expansion g�ographique et quantitative de son �uvre. C�est une force int�rieure, qui a des cons�quences sur le monde ext�rieur. Sa force est sa spiritualit�, qui trouve son fondement dans l��vangile et dans la tradition spirituelle des grands P�res de l�Eglise universelle indivise. � Acquiers la paix int�rieure et des milliers d�hommes trouveront le salut pr�s de toi �, disait un saint de l�Eglise orthodoxe. Ce renouveau int�rieur, la transfiguration et le changement de l�homme est le don que l�orthodoxie peut offrir au monde contemporain.
Nous croyons que des �changes et des rencontres comme ceux-ci contribuent � la collaboration entre les peuples et � la croissance des relations de compr�hension r�ciproque et d�amiti�, dont le monde a tant besoin.
Pour conclure, nous d�sirons nous r�jouir avec la Communaut� de Sant�Egidio pour cette belle occasion qu�elle nous a donn�e avec cette rencontre constructive et fructueuse. Nous sentons son amour particulier et les sentiments de respect que la Communaut� de Sant�Egidio nourrit envers le Patriarcat �cum�nique. Ils ont cr�� des liens mutuels de collaboration et ont inspir� un effort commun pour un futur meilleur de notre plan�te.
Il ne faut, finalement, jamais oublier la grande et belle ville de Naples, qui nous a chaleureusement accueillis. Que Dieu la b�nisse pour cet effort, de sorte ses cons�quences soient toujours b�n�fiques pour sa population.