Comunità di S.Egidio


 

Afrik.com

22/03/2004


Sida : la n�virapine rem�de des pauvres ?
L�ONG Sant�Egidio accuse

 

Pour r�duire la transmission du virus VIH/Sida de la m�re � l�enfant, une prophylaxie � base de n�virapine, un m�dicament antir�troviral, a �t� propos�e � la fin des ann�es 90. Mercredi, Sant�Egidio, une ONG italienne rappelait les risques li�es � l�utilisation de ce m�dicament et pr�conise l�arr�t de la seule n�virapine, comme cela est actuellement le cas dans de nombreux programmes en Afrique.Un avis que le monde m�dical en charge de programmes d�acc�s aux soins et aux traitements dans les pays en d�veloppement ne partage pas.

La n�virapine ferait plus � de tort que de bien � la m�re �, a d�clar� Sant�Egidio. Ce m�dicament est sens� r�duire les risques de transmission du virus VIH de la m�re � l�enfant. Mais, son administration � la m�re s�ropositive au cours de l�accouchement la rendrait moins sensible aux traitements antir�troviraux, du fait de mutations de r�sistance. Donc non seulement il ne soignerait pas la m�re mais en plus il participerait � acc�l�rer sa perte. L�Organisation non gouvernementale (ONG) italienne estime que l�Afrique devrait arr�ter d�utiliser la n�virapine en sch�ma court, dont pourtant le monde m�dical vantait les vertus en 1999. Beaucoup estiment que Sant�Egidio tire des conclusions trop h�tives.

Fond�e il y a une trentaine d�ann�es dans les quartiers pauvres de Rome par Andrea Riccardi, Sant�Egidio est une ONG ancr�e dans l�Evangile et tr�s proche du Vatican. Forte d�une trentaine de milliers de membres en Italie, elle est pr�sente dans une trentaine de pays � travers le monde et dirige son action en faveur des pays du Sud.

Oui � la n�virapine, mais dans une trith�rapie

Fabrice Pilorg�, de la Commission traitements et recherche de l�ONG � Paris, explique les raisons de l�utilisation de ce m�dicament en Afrique comme seul traitement. Des raisons qui, dit-il, sont � �conomiques, c�est-�-dire que le m�dicament est moins cher et moins toxique �. Il propose de ne pas utiliser la n�virapine isol�ment en pr�vention de la transmission m�re-enfant du VIH/Sida mais de passer "� une trith�rapie sur le continent africain". Une trith�rapie associe deux autres mol�cules � la n�virapine (AZT + 3TC ). Elle a pour but de rendre le virus ind�tectable et d��viter la transmission de la m�re � l�enfant, au moment de l�accouchement. Elle a le m�rite de r�duire la charge virale chez la m�re en fin de grossesse, et donc de mieux prendre en charge son enfant.

Au si�ge parisien d�Act up (ONG fran�aise qui milite contre le sida), on reconna�t effectivement que Sant�Egidio n�a pas tort en ce sens qu�une m�re s�ropositive enceinte recevant la n�virapine seule au cours de l�accouchement peut d�velopper une r�sistance � ce m�dicament, ce qui la rendrait plus fragile devant le virus VIH. Hugues Fischer, le Pr�sident d�Act up Paris rejoint l�ONG italienne sur le fait que � l�utilisation en sch�ma court de la seule Neviparine � n�est pas une � bonne chose pour la femme enceinte s�ropositive �. Mais quand Sant�Egidio essaie de montrer qu�il serait pr�f�rable de ne plus utiliser ce m�dicament, il se d�tache de cet avis. Pour lui, il faut ajouter � ce traitement, � d�autres mol�cules, pour �viter la multiplication des enfants orphelins �.

Responsabilit� des pouvoirs publics nationaux

Le docteur Didier Delavelle, directeur des programmes VIH chez Boehringer-ingelheim, le d�couvreur de la n�viparine, commercialis�e sous le nom de Viramune, reconna�t bien volontiers les limites du m�dicament quand il est pris seul, en sch�ma court. Mais il en rappelle les avantages, tout en soulignant qu�il est de la responsabilit� des pouvoirs publics nationaux, des organisations de sant� intervenant dans les pays concern�s ainsi que des organisations internationales de sant� de promouvoir un � sch�ma prophylactique plus complexe, voire une trith�rapie en fin de grossesse partout o� cela est possible dans le tiers-monde �.

Il rappelle que Boehringer-ingelheim participe � l�effort des entreprises du m�dicament en faveur de l�acc�s aux soins et aux traitements du VIH/Sida dans les pays du Sud. La firme pharmaceutique Boehringer-Ingelheim a r�duit le prix de son m�dicament Viramune (la n�virapine) lorsqu�il est prescrit, au sein d�une trith�rapie. Depuis juillet 2000, � le prix d�une bo�te de 60 comprim�s est pass� de 244 euros en France � 42 euros pour les pays du Sud, soit une baisse de 85%. Le laboratoire a �galement initi� un syst�me de don en pr�vention de la transmission m�re-enfant du VIH/Sida, dont b�n�ficient � ce jour 102 programmes de sant� dans 49 pays, soit environ 250 000 couples m�re-enfant. "Face aux 800 000 nouveaux-n�s de m�res s�ropositives qui naissent chaque ann�e porteur du virus, nous sommes fiers, malgr� l�immensit� des besoins, de contribuer ainsi � la lutte contre cette terrible injustice." a conlu le Dr Delavelle.

Arnold S�nou