Comunità di S.Egidio


 

13/05/2004


Au Mozambique, des b�n�voles font reculer le sida

 

"Je m'appelle Anna Maria, je suis une femme mozambicaine s�ropositive." Il y a deux ans, cette m�re de famille souriante ne pesait que 29 kilos, elle avait perdu ses cheveux, ses forces, et tout espoir de vivre. "Tous les jours, les voisins demandaient � voix basse � ma m�re si j'�tais morte.

" Jusqu'� ce 24 f�vrier 2002. La date est grav�e dans sa m�moire. "C'est le jour o� j'ai commenc� le traitement antir�troviral." Anna Maria Muhai va bien aujourd'hui : "Je p�se 70 kilos, je m�ne une vie normale et je peux m'occuper de mes enfants."

Elle �tait � Rome, mercredi 12 mai, pour apporter son t�moignage au moment o� la communaut� de Sant'Egidio, une ONG italienne compos�e de la�cs de l'Eglise, faisait un premier bilan de son programme-pilote de lutte contre le sida au Mozambique. Dans ce pays o� elle a concouru activement � la signature d'un accord g�n�ral de paix en 1992, la communaut� de Sant'Egidio compte plus de 4 000 membres. Lanc� depuis deux ans, ce programme, baptis� "Dream", porte aussi bien sur la pr�vention que sur les soins, � l'aide de trith�rapies antir�trovirales, jusque-l� r�serv�es aux pays occidentaux. Pr�s de 8 000 tests de d�pistage ont pu �tre pratiqu�s, 4 000 patients s�ropositifs sont suivis avec des traitements adapt�s au cas par cas, et 1 729 b�n�ficient d'une th�rapie antir�trovirale compl�te.

"Gr�ce aux traitements, 413 enfants sont n�s sains de m�res infect�es", a pr�cis� Leonardo Palombi, l'un des responsables du programme. Il estime � 10 000 le nombre des Mozambicains qui seront suivis dans les trois ans gr�ce, notamment, aux aides fournies par une cinquantaine de sponsors priv�s et publics, italiens et internationaux. Pour r�duire les co�ts, Sant'Egidio s'appuie sur un fonctionnement enti�rement b�n�vole. C'est la marque de cette ONG qui d�pense moins de 4 % de son budget en frais de structures. Au Mozambique, 400 m�decins, biologistes, infirmi�res et techniciens de haut niveau se relaient gratuitement dans les 13 centres cr��s en deux ans, o� ils contribuent � former les populations locales. Dream s'�tend progressivement � six pays - l'Afrique du Sud, le Malawi, la Guin�e- Conakry, la Guin�e-Bissau, l'Angola et le Swaziland. Les ministres de la sant� de treize autres pays africains �taient pr�sents � Rome pour s'informer sur ce mod�le in�dit. Ils o! nt sign�, jeudi 13 mai, un appel commun aux grandes puissances et aux laboratoires pharmaceutiques pour demander leur aide.

Jean-Jacques Bozonnet