Comunità di S.Egidio


 

23/10/07


Beno�t XVI et 200 dignitaires religieux d�noncent la haine au nom de Dieu

 

Depuis dimanche 21 octobre, pour trois jours, Naples accueille 200 responsables de religions confront�es � la violence de l'extr�misme religieux. D�s l'ouverture au Th��tre Saint-Charles, Andrea Riccardi, fondateur de la communaut� de Sant'Egidio qui a organis� la rencontre, a traduit le "pessimisme mondial" devant la "culture du m�pris" de l'autre - l'autre religion, l'autre ethnie, l'autre nation - et l'instrumentalisation politique des convictions de foi. Un hommage a �t� rendu � la "force d�sarm�e" des moines birmans.

L'�v�nement fut, pour la premi�re fois, � la rencontre annuelle de Sant'Egido, d'un pape Beno�t XVI, r�put� m�fiant vis-�-vis de ces manifestations et pri�res communes pour la paix dont il craint les risques de "syncr�tisme".

Sa br�ve visite � Naples marque un tournant. Sacrifiant au rite de la photo de famille, il a pu s'entretenir � table avec des personnalit�s comme le patriarche Bartholom�e de Constantinople, Rowan Williams, chef de la Communion anglicane, Yona Metzger, grand rabbin d'Isra�l, Ibrahim Ezzedin, th�ologien des Emirats arabes unis.

Face aux rabbins, aux ayatollahs d'Iran, aux imams d'Arabie saoudite, du Liban, du Qatar, du Maroc, d'Indon�sie, du Pakistan, aux repr�sentants du bouddhisme japonais, de l'hindouisme, du shinto�sme, il a r�it�r� l'engagement de l'Eglise catholique en faveur de l'"authentique esprit d'Assise". Ce dialogue entre les religions tel que l'avait ouvert Jean Paul II en 1986, mais qui "respecte bien les diff�rences".

A cette condition, a-t-il dit, applaudi, "dans un monde lac�r� par les conflits", toutes les religions sont appel�es � "s'engager pour la paix et la r�conciliation entre les peuples". Elevant la voix, il a ajout� : "Jamais les religions ne doivent devenir le vecteur de la haine. Jamais l'invocation du nom de Dieu ne doit conduire � la violence. Au contraire, elles doivent favoriser l'entente entre les cultures, traditions et sagesses (...), l� o� sont ni�s la libert� et le respect des autres et o� hommes et femmes souffrent des cons�quences de l'intol�rance."

La discussion a �t� plus pouss�e entre le pape et Ibrahim Ezzedin, l'un des r�dacteurs de la lettre au Saint-Si�ge adress�e � la fin du ramadan par 138 dignitaires musulmans. Depuis la visite de Beno�t XVI � Istanbul en novembre 2006, les relations se sont am�lior�es entre le pape et l'islam.

On en regrettait d'autant plus, � Naples, qu'il n'ait pas trac� des perspectives plus fermes au dialogue et ne se soit pas attard� dans cette rencontre o�, apr�s son d�part, les responsables religieux ont � leur tour condamn� la "trahison" de la religion par la violence. Et o� furent constat�es d'�tonnantes convergences comme celle du rabbin d'Isra�l et d'Ibrahim Ezzedine r�clamant l'institution d'une ONU des religions dot�e d'un secr�tariat permanent "pour ne pas laisser aux seuls diplomates le devoir de travailler pour la paix".

Henri Tincq