Comunità di S.Egidio


 

03/07/2008


L'Italie a d�but� un "fichage ethnique" des Roms selon Sant Egidio

 

L'Italie a commenc� � ficher les habitants des camps de nomades en relevant non seulement leurs empreintes digitales, comme l'avait annonc� le ministre de l'Int�rieur, mais aussi leur ethnie et leur religion, a d�nonc� jeudi la communaut� catholique Sant Egidio.

"Les forces de l'ordre se sont rendues la semaine derni�re dans un campement pr�s de Naples (sud), o� ils ont relev� les empreintes digitales des habitants", a indiqu� le pr�sident de Sant Egidio, Marco Impagliazzo, lors d'une conf�rence de presse � Rome.

M. Impagliazzo a transmis � la presse une copie de la fiche d'un des habitants du camp �tablie par les autorit�s � l'issue de cette op�ration: � c�t� de son empreinte et de sa photo, figurent une case "ethnie" et une case "religion", o� l'on peut lire les mentions Rom de Serbie et orthodoxe ".

"Nous sommes gravement pr�occup�s. Cette fa�on de proc�der viole les lois italiennes et europ�ennes et rappelle des souvenirs douloureux, tels que le r�gime de Vichy en France", a-t-il soulign�.

"Cela dit, contrairement � ce qui avait �t� annonc� la semaine derni�re par le ministre de l'Int�rieur, les forces de l'ordre n'ont pas relev� les empreintes des enfants lors de cette op�ration. Ils ont fich� les habitants �g�s de plus de 14 ans", a pr�cis� Paolo Ciani, qui s'occupe des campements, � Sant Egidio.

Le ministre de l'Int�rieur Roberto Maroni avait annonc� le 26 juin qu'il allait envoyer les forces de l'ordre dans l'ensemble des camps nomades du territoire pour relever les empreintes digitales de tous les occupants, adultes comme enfants.

"Nous prendrons aussi les empreintes des mineurs pour �viter des ph�nom�nes comme la mendicit�", avait justifi� le ministre, �voquant la n�cessit� d'un "recensement".

La fiche distribu�e � la presse jeudi provient des services du pr�fet de Naples, qui a �t� nomm� fin mai, comme ses homologues de Rome et de Milan, "commissaire d�l�gu� aux campements de nomades" par le gouvernement de Silvio Berlusconi.

"Relever les empreintes des nomades en g�n�ral est une mesure discriminatoire. On ne peut pas parler de recensement des Roms car ces mesures ne visent qu'une partie d'entre eux c'est-�-dire les habitants des camps", souligne Sant Egidio dans un communiqu�.

Mercredi, des eurod�put�s ont d�nonc� le projet italien, estimant "inconcevable dans un Etat membre de l'UE qu'un groupe social sp�cifique soit vis� par une mesure de collecte d'empreintes digitales".

Selon des chiffres publi�s jeudi par Sant Egidio, entre 130.000 et 150.000 Roms r�sident en Italie.