Le Prix de la fondation Chirac pour la prévention des conflits 2010 a été attribué vendredi à l'Italien Mario Giro, chargé des relations internationales de la communauté catholique italienne Sant'Egidio.

Le Prix spécial du jury, attribué à une personnalité plus institutionnelle, est allé au diplomate algérien et ancien représentant spécial des Nations Unies, Lakhdar Brahimi. Evoquant l'objectif de sa fondation, l'ancien président Jacques Chirac a souligné la multiplication des "zones grises" dans le monde, où les populations sont confrontées à l'anarchie et la violence, et la nécessité de rétablir "l'Etat de droit indispensable à la paix".

Né à Rome en 1958, l'Italien Mario Giro a conduit de nombreuses médiations pour renouer le dialogue entre belligérants, notamment en Afrique et dans les Balkans, grâce à une diplomatie discrète initiée par la Communauté Sant'Egidio.
Entre 2000 et 2004, il a participé aux réunions sur le Liberia, le Darfour, servi de médiateur au Togo, travaillé à la recherche d'un accord entre les protagonistes des guerres en Côte d'Ivoire et en Ouganda.

En 2010 il a organisé les rencontres qui ont conduit aux appels de Rome, signés à Sant'Egidio, pour la démocratisation de la Guinée et du Niger. Enfin il a participé aux efforts pour la paix en République démocratique du Congo, au Sri Lanka, à Madagascar et en Colombie.

La communauté de Sant'Egidio a été créée à Rome en 1968, au lendemain du concile Vatican II, à l'initiative de quelques lycéens. Elle doit son nom à la petite église de Sant'Egidio (Saint-Gilles) du quartier romain de Trastevere. C'est là que se situe la "maison-mère" de cette communauté catholique qui compte quelque 50.000 personnes actives dans plus de 70 pays des cinq continents.
Les membres de Sant'Egidio sont des laïcs, chacun menant sa vie professionnelle et familiale.
Le prix de la fondation Chirac est doté de 100.000 euros.

Représentant permanent auprès de la Ligue arabe (1963-1970), Lakhdar Brahimi a dirigé la diplomatie algérienne de 1991 à 1993. Il entame ensuite une carrière au sein des Nations Unies, en tant que "représentant spécial" de plusieurs secrétaire généraux de l'organisation, notamment en Irak et en Afghanistan.