L'Association publique et internationale des Laïcs dans I'Eglise se dit préoccupée par le lynchage des bandits constaté en Guinée depuis plusieurs mois. A travers un communiqué dont une copie est parvenue au Jour, la Communauté de Sant'Egidio estime que ces pratiques sont contraires au respect des droits de l'homme.
Sant'Egidio regrette, le lynchage de deux prisonniers le 23 mai dernier dans la ville de Guéckédou. Pour rappelle, Pierre Bangoura 28 ans et Yousouf Keita 25 ans, ont été brûlés vifs par une foule en furie qui reclamait justice.
"La Communauté de Sant'Egidio fidèle à ses oeuvres de défense de la vie, veut rappeler le caractère sacré de la vie humaine" indique le communiqué, qui rappelle par ailleurs que la vie humaine ne doit être victime d'aucune pratique humaine.
Depuis 2008, les Guinéens font recours à la violence pour réprimander des assassins ou des supposés tels. A Lola, ville située au sud-est du pays, deux personnes ont été tuées et trimballées à travers la ville par des hommes déchaînés ,sous l'oeil impuissant des forces de l'ordre.
Début juin, le Secrétaire d'Etat chargé de la lutte anti-drogue et du grand banditisme avait appelé les populations à "brûler vif tout criminel pris en flagrant délit". L'ordre avait été salué par une partie de la population guinéenne. Mais les associations de défense des droits de l'homme craignent une recrudescence de la violence sur le territoire.
"Les gens se font eux-mêmes justice pensant remédier à la violence par une autre violence. Mais la Communauté sait que la violence n'est jamais une solution. La violence est comme une drogue; elle donne I'impression d'être fort, de se suffire à soi-même d'avoir un pouvoir sur les autres, surtout sur les plus faibles, et qui, quand on commence à I'utiliser entraîne alors une autre violence", lance pour sa part la Communauté de Sant'Egidio.