Le gouvernement du Burkina Faso, à travers les ministres de la Promotion des droits humains, de la Justice, de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, a lancé une vaste opération d'établissement d'actes de naissance sur l'ensemble du territoire national, le 27 avril 2009 à Ouagadougou.
En cette année 2009, le gouvernement burkinabè a pris l'initiative de procéder à l'enregistrement universel et gratuit des actes de naissance sur toute l'étendue du territoire national, en faveur des enfants de 0 à 18 ans. C'est ce qui justifie le lancement de l'opération jugements déclaratifs d'actes de naissance, intervenu le 27 avril 2009 à Ouagadougou. La mise en œuvre de ce programme offre l'occasion au Burkina Faso de concrétiser une recommandation du comité des Nations unies pour les droits de l'enfant, faite lors de l'atelier régional, du 6 au 8 novembre 2007. Ladite recommandation voulait que l'année 2009 soit déclaré "année de l'enregistrement gratuit et universel des naissances.
L'opération prend également en compte l'enregistrement des adultes en vue de fournir les éléments nécessaires à la mise en œuvre de l'expression du suffrage. A cet effet, le Premier ministre, Tertius Zongo, qui a présidé la cérémonie de lancement de l'opération a précisé que : "L'un des objectifs majeurs de ce programme est de mettre en place un dispositif favorable au recensement des personnes en âge de voter. Et ceci dans la perspective des consultations électorales de 2010 et celles à venir. Pour ce public cible l'enregistrement des naissances sera suivi d'une campagne de délivrance massive de cartes nationales d'identité". Il a ajouté que la présente campagne permettra de délivrer plus de cinq millions d'actes déclaratifs de naissance sur douze mois.
Le Premier ministre a expliqué que les centres d'état civil seront dotés de moyens supplémentaires et que le gouvernement travaillera davantage à cultiver chez les Burkinabè le réflexe de l'enregistrement des enfants à la naissance, dans les délais légaux. Il a alors invité tous les acteurs concernés à s'investir davantage dans la mise en œuvre et le suivi de cette opération, qui, selon lui, est un grand défi pour le Burkina Faso. La ministre de la Promotion des droits humains, Mme Salamata Sawadogo/Tapsoba a soutenu que les trois ministères impliqués dans l'opération ont travaillé ensemble pour dégager des pistes afin de la mener à bien.
"Au niveau national, provincial et dans les villages, des comités de pilotage sont chargés de faire remonter au niveau central, les problèmes rencontrés afin qu'ils soient résolus pour le bon déroulement de l'opération". De son point de vue, plus qu'un acte ponctuel, l'opération vise à susciter le réflexe de l'enregistrement chez les populations. "Avec seulement les enfants où tout est gratuit, il faut treize milliards pour les adultes qui doivent au moins payer les timbres, il faut aussi une certaine somme", a-t-elle révélé en tentant d'évaluer le coût de l'opération.
En effet, tenant compte des données du recensement de 2006, plus de cinq millions de personnes ne sont pas enregistrées à l'état civil. Selon les mêmes sources, près de trois millions d'enfants dont 60% de filles n'étaient pas enregistrés à la date de ce recensement. Partant de là, le président de l'Association des municipalités du Burkina (AMBF), le maire Simon Compaoré, a affirmé que les naissances non déclarées constituent une préoccupation pour les conseils municipaux. "Le premier droit de tout citoyen est de posséder un acte d'état civil lui permettant de jouir de ses droits civiques et économiques", a-t-il clamé.
Les partenaires techniques et financiers représentés à la cérémonie notamment Plan,l'UNICEF et la communauté Sant' Egidio ont, tour à tour, traduit leur joie de voir l'opération devenir une réalité suite à leur investissement en faveur de l'enfance en difficulté et pour la promotion de leurs droits.