Le ministre italien pour la Coopération internationale et l’Intégration, Andrea Riccardi, a réitéré hier l’attachement de son pays au Liban, coupant court aux rumeurs selon lesquelles le bureau de la coopération fermera ses portes à Beyrouth.
« Ces rumeurs me sont parvenues, mais je suis au Liban pour confirmer l’importance de ce bureau et sa présence ici, affirme ainsi à L’Orient-Le Jour M. Riccardi. Les projets de coopération ont peut-être diminué dans d’autres régions du monde, mais pas au Liban, malgré la crise économique qui sévit en Italie. Cela, parce que le Liban constitue une priorité pour l’Italie, notamment en raison des principes fondateurs du pays, à savoir la démocratie, la cohabitation et le dialogue intercommunautaire qui constituent d’ailleurs des aspects intéressants pour nous. Le Liban est un partenaire historique. »
Pour sa première visite au Moyen-Orient, M. Riccardi explique avoir choisi le pays du Cèdre parce que « le Liban est un observatoire important pour tout ce qui se passe » dans la région, mais surtout pour « affirmer aux Libanais que le gouvernement et le peuple italiens sont proches du Liban et resteront à ses côtés ».
M. Riccardi explique dans ce cadre que l’Italie continue à montrer autant d’intérêt pour le Liban « parce que nous avons des intérêts économiques, culturels et historiques, mais aussi parce que le Liban est un point capital dans la stratégie et dans le cadre géopolitique du Moyen-Orient ». « Ce pays a également constitué un lieu de refuge historique et de libertés », ajoute le ministre, rappelant que c’est vers le Liban qu’on fuyait « à chaque fois qu’on voulait lire des journaux et des livres en toute liberté ou même discuter librement ». Aujourd’hui encore, « Le Liban garde ce rôle », constate-t-il.
M. Riccardi indique en outre que c’est un message « de la proximité fidèle de l’Italie » pour le Liban qu’il a transmis aux responsables qu’il a rencontrés. « Ce message a déjà été porté par le ministre de la Défense, Giampaolo di Paola, constate-t-il. Avec la visite qu’effectuera au Liban à Pâques le Premier ministre Mario Monti, je dirai que nous avons réaffirmé notre soutien dans des domaines différents, à savoir la défense, la mission de paix et la coopération. Malgré les difficultés, l’Italie est encore plus proche du Liban. »
Le soutien qu’apporte l’Italie au Liban sera traduit par « des consultations plus intenses entre les dirigeants politiques et par le renforcement de la coopération, malgré la crise en Italie », note M. Riccardi. Et d’insister : « La coopération entre l’Italie et le Liban a trente ans d’histoire. La coopération a commencé en 1982, en pleine crise. C’était une coopération d’émergence, dans les domaines de la reconstruction et de la santé. Aujourd’hui, nous pensons cette coopération d’une manière nouvelle, d’autant que le Liban est un pays riche en ressources. Nous pensons mettre à la disposition des Libanais notre savoir-faire, principalement dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’agriculture et de l’environnement. Aujourd’hui, la coopération entre le Liban et l’Italie se fait sur un plan d’égalité et d’échange. C’est une coopération qui a une force et un message politiques. Elle reste fidèle avec le temps. »
Andrea Riccardi achèvera aujourd’hui sa visite de deux jours au Liban. Il a été reçu notamment par le chef de l’État, Michel Sleiman, le Premier ministre, Nagib Mikati, le président de la Chambre, Nabih Berry, le patriarche maronite, Béchara Raï, et le leader du PSP, Walid Joumblatt. Aujourd’hui, il sera reçu par le ministre des Affaires sociales, Waël Bou Faour, et par le patriarche syriaque-catholique Ignace Youssef III Younan. Au cours de sa visite, M. Riccardi a également inauguré deux projets dans le camp palestinien de Dbayé (un terrain de sport et un dispensaire) financés en coopération avec l’Unrwa.
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