Consid�rations conclusives
Rapidit� et efficacit� de la r�ponse
La premi�re consid�ration � faire regarde l'opportunit� de
l'intervention rendue
Les aides sont d�j�
� Kukes le 4 Avril |
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possible par le fait que la Communaut� de Sant'Egidio �tait pr�sente en Albanie et donc pouvait intervenir publiquement d�s le d�but de l'urgence. De plus, la synergie avec d'autres organisations comme la Banque Mondiale qui a soutenu �conomiquement le projet et l'absence de processus bureaucratique ont apport� de nombreux avantages en mati�re de rapidit� et d'efficacit� de l'intervention. Environ trente op�rateurs se sont succ�d�s pendant toute la p�riode de l'urgence (deux mois environ) faisant face aux probl�mes qui se pr�sentaient l'un apr�s
l'autre.
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La participation tout � fait gratuite de ces op�rateurs a rendu possible une intervention fortement motiv�e et un rapport co�t/b�n�fice assez
bas.
Le processus d'inclusion et de collaboration avec la population d'accueil et ses structures
L'intervention de Sant'Egidio ne s'est pas substitu�e aux services et ressources locaux par ailleurs �videmment assez pauvres. Au contraire, elle a permis de valoriser et de revitaliser des structures et le personnel local tant au point de vue de la sant� publique que de la clinique. Les centres p�diatriques, l'h�pital local et le centre de n�onatalogie ont �t� impliqu�s dans les interventions et donc ne sont pas rest�s spectateurs passifs ou impuissants � l'�gard de l'action des autres. Les Albanais ont travaill� avec les op�rateurs de Sant'Egidio recevant chacun un encouragement �conomique. De cette mani�re ont �t� pr�venus les conflits potentiels avec les usagers des populations. Il faut encore relever l'approbation g�n�rale d'une telle implication exprim�e tant par les r�fugi�s que par la population albanaise locale, comme l'a not� le Minist�re de la Sant� lui-m�me et comme beaucoup de lettres l'ont attest�.
La capacit� di una risposta 'di contesto'
Face � l'�norme afflux de r�fugi�s (environ 200.000 personnes) dans une petite ville de 25.000 habitants, il fut n�cessaire d'agir attentivement dans le contexte, c'est-�-dire d'agir en potentialisant les ressources locales en vue de r�soudre les probl�mes g�n�raux. En ce sens, l'intervention eut une incidence sur le probl�me de l'eau, des �gouts, de l'�vacuation des d�chets solides, impliquant compl�tement des ch�meurs albanais. Dans ce genre de situation, l'offre de possibilit� de travail � la population locale pour des fonctions regardant l'environnement, l'hygi�ne et les probl�mes g�n�raux d'organisation et d'approvisionnement a eu une haute valeur pr�ventive soit � l'�gard des menaces sur la sant� soit en prevenant des m�contentements et des tensions pr�visibles entre la population h�te et les r�fugi�s.
La cr�ation d'un r�seau de support
Il faut relever qu'il n'a pas �t� question seulement d'une mission technique parce que Sant'Egidio a dirig� vers Kukes une partie de la vague de solidarit� soulev�e en Europe par les �v�nements du Kosovo, cr�ant un vaste r�seau de bienfaiteurs. Ainsi fut d�pass� le probl�me d'une distance excessive pour ne pas dire une s�paration r�elle entre les interventions humanitaires et l'opinion
publique.
La r�ponse imm�diate aux n�cessit�s non mat�rielles
Assez souvent, en cas d'urgence, la pr�occupation de la machine humanitaire se dirige essentiellement vers les besoins mat�riels, mettant en seconde place la "normalisation" de la vie des r�fugi�s qui devrait �tre au contraire l'objectif. La vie du r�fugi� est en fait fortement marqu�e par les traumatismes qu'il a subis: les violences, la perte progressive de sa dignit� et de son identit� li�e � la privation de son statut de citoyen, de sa maison, de ses v�tements personnels, de l'hygi�ne personnelle, li�e � l'angoisse caus�e par la disparition de parents et d'amis, etc.
Un m�decin
kosovar, pr�sentant les n�cessit�s de son camp, dit tout de suite que la premi�re n�cessit� �tait
d'avoir de l'eau pour se laver et maintenir une vie digne bien
qu'il n'avait pas re�u de nourriture depuis quelques jours (on �tait au d�but de
l'urgence � Kukes). Ces motifs ont pouss� � concentrer
l'attention d'abord sur l'�cole, impliquant d�s les premiers jours une installation scolaire proprement dite dans des tentes pour les huit premi�res classes de
l'enseignement obligatoire. On voulut ainsi rendre aux enfants non seulement
l'apparence mais la r�alit� d'une vie normale qui reprenait ne f�t-ce que dans un pr� ou sous une
tente, avec un enseignant et une classe, avec �tude, f�te et autres activit�s
sociales. L'�cole a impliqu� � Kukes et � Lezha plus de quatre mille enfants dans un circuit vertueux �videmment �tendu aux
adultes.
L'implication des r�fugi�s dans la r�ponse
Dans cette �cole ont �t� impliqu�s, comme nous l'avons d�j� soulign�, des enseignants, des surveillants et des responsables des programmes didactiques, tous Albanais. Il ne faut pas sous-estimer l'importance d'une telle implication pour la "normalisation" de leur propre vie quotidienne. Ainsi, en fait, on contribuait � reconstruire le tissu civil d�chir� et boulevers� par la d�portation et les conditions de vie dans les
camps.
Au service de la paix aussi pendant
l'urgence
L'intervention de Sant'Egidio dans ce domaine d�s la guerre en Bosnie a toujours vis� � la reconstruction d'un tissu de solidarit� et de dialogue comme pr�liminaire � une vie pacifique de cohabitation. En ce sens, on a essay� particuli�rement d'�duquer les gens � la paix. Seulement si la paix est accroch�e au coeur des Bosniaques, des Serbes, des Albanais et des Croates, une v�ritable paix existera dans les Balkans. C'est ainsi qu'est n�e � Kukes l'�cole de la paix. A partir des enfants. Eux qui seront l'avenir des Balkans devront commencer � songer � la paix, refusant de grandir � l'�cole de la haine et de la violence. De cette mani�re, les enfants eux-m�mes pourront �tre des "ma�tres" de la paix pour les adultes, leurs enseignants et leurs familles, en discutant sous la tente, en travaillant ensemble, en partageant le temps de la guerre et de la souffrance.
L'�cole de Kukes est un petit exemple qui a rendu possible le r�ve d'un monde lib�r� de la pauvret� et de la souffrance, donc aussi de la guerre.
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