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18 Novembre 2008 09:30 | Technical School of Nicosia- Hall A

Guy Harpigny



Guy Harpigny


Evêque catholique, Belgique

1. Peut-on parler des racines culturelles et religieuses de l’Europe ?

Dans le débat qui a eu lieu en Europe en vue de la rédaction du Traité Constitutionnel, certains ont refusé de parler des racines chrétiennes de l’Europe. Cela montre que pas mal de citoyens européens ont en vue un monde nouveau qui fait fi des religions. Ces mêmes citoyens se crispent dès qu’ils entendent le terme d’Eglise. Ils ont, dans leur mémoire, des conflits violents, des guerres de religion, le refus de la liberté religieuse et l’obscurantisme soutenu par des dogmes à la limite de l’irrationnel. Depuis ce débat, nous sommes en présence d’un terrain miné, quand nous faisons mémoire des religions comme sources de cultures, recherches du bien commun, d’articulations sans cesse renouvelées entre la foi et la raison.

Dans son discours aux Bernardins, à Paris, en septembre 2008, le Pape Benoît XVI n’a pas parlé directement de racines chrétiennes de l’Europe, mais il a montré comment le moine Benoît a, par sa recherche de Dieu et son travail, ouvert un nouvel espace qui a eu une expression culturelle et religieuse en Europe.

Dans le même ordre d’idées, la question d’un juge de la cour constitutionnelle de Karlsruhe à propos des fondements d’un Etat libéral démocratique mérite d’être relevée. Quand on voit l’évolution de la législation dite sur les questions éthiques dans plusieurs Etats de droit d’Europe (transmission de la vie, fin de vie ; manipulation des embryons), on peut en effet se demander si, avant même le fait de dire le droit, il n’y a pas à poser la question philosophique de l’origine du droit. N’y a-t-il pas une source plus profonde à la vie en société que le fait de vouloir réguler à partir de cas particuliers ?

A la base de cette première remarque, nous avons la question de l’inculturation de la foi dans une société humaine, un Etat de droit.

2. Que va apporter le grand mouvement démographique en Europe ?

De plus, il faut bien reconnaître que les grands mouvements de populations depuis la chute du mur de Berlin et depuis les évolutions des Etats en Europe orientale et en Asie post-communiste font peur. L’augmentation significative de membres de la religion musulmane en Europe occidentale et la concentration de communautés musulmanes en quelques villes à vocation internationale suscitent des questions difficiles. Les responsables politiques commencent à en prendre conscience, non sans avoir en eux une certaine crainte. De manière assez surprenante, la citoyenneté est caractérisée par l’appartenance à une religion. Certains penseurs, persuadés que l’avenir réside dans une Europe sans institutions religieuses, tout en reconnaissant que les citoyens puissent avoir une foi confinée dans la sphère privée, osent dire que les citoyens musulmans sont bien entendu liés à une religion, mais ils ajoutent aussitôt que la religion musulmane est « plus » qu’une religion. C’est également une vision culturelle et politique du monde, de la société, de l’éducation, etc. Cela fait bien des années que quelques-uns se demandent quand les musulmans exigeront la polygamie, etc., dans le droit européen.

Reconnaissons que les changements démographiques ne sont perçus par tous qu’à l’occasion de faits divers dramatiques (crimes racistes ou religieux) et à l’occasion de sondages. En Belgique, on a appris en mars 2008 qu’un tiers de la population de Bruxelles est musulman. Cela signifie qu’en 2015, la moitié de la population de Bruxelles sera musulmane. Ce basculement pose des questions non seulement dans les institutions d’éducation et les soins de santé, mais aussi dans le gouvernement de la cité, la recherche du bien commun et le monde de la justice.

Y a-t-il une réflexion institutionnelle à ce sujet ?

3. Ignorance religieuse des membres de l’Eglise catholique

Enfin, la progression de l’ignorance religieuse de beaucoup de membres des Eglises chrétiennes en Europe occidentale risque, à moyen terme, de laisser à la seule religion musulmane la responsabilité de manifester que toute religion a un impact public sur la vie en société. Un certain discours sur la tolérance religieuse, proposé par des associations chrétiennes, reflète une lacune grave dans la compréhension de l’acte de foi. En effet, d’après ces discours, la proposition de la foi n’est plus de mise. Nous respectons les convictions des autres, comme si l’état actuel des religions était définitif. Il suffit de regarder l’évolution des mariages islamo-chrétiens et l’éducation religieuse des enfants issus de ces couples pour prendre la mesure de l’ignorance religieuse des chrétiens.

Le dialogue entre chrétiens et musulmans ne peut ignorer l’ignorance religieuse des chrétiens quand il examine la question de la citoyenneté européenne des chrétiens et des musulmans.

4. En quels lieux mener le dialogue ?
 
Après avoir, en un temps record, signalé trois domaines qui peuvent être interprétés comme des impasses futures du dialogue, permettez-moi de raviver une petite flamme qui éclaire nos travaux.

Si nous continuons à travailler au dialogue islamo-chrétien, c’est d’abord en raison de notre foi. Dieu parle au cœur de tout être humain. Chaque être humain a une conscience qui le guide sur le chemin de la vie et qui lui donne les ressources nécessaires pour poser un jugement sur l’avenir de la société, pour prendre des décisions et susciter un engagement personnel en faveur de la paix entre les nations.

Bien plus, chaque être humain est poussé par sa conscience à chercher la vérité. Chrétiens et musulmans, nous essayons d’avoir de nombreux contacts afin de nous connaître davantage, de nous aimer, de nous respecter. Mais nous avons aussi le désir de chercher la vérité, un désir qui est nourri par notre foi.

Enfin, notre dialogue sera vrai si, depuis le début jusqu’à la fin de nos échanges, notre amour mutuel grandira. Pas seulement l’amour des participants aux multiples congrès, conférences et partages, mais aussi l’amour des membres de toutes les Eglises et de toutes les communautés musulmanes. Ce que nous faisons dans un congrès n’est pas d’abord pour nous-mêmes, mais surtout au service de tous.

Puisse le Créateur, qui parle au cœur de tout être humain, qui parle à travers l’œuvre de ses mains, nous donner la force de poursuivre le travail inauguré depuis longtemps en vue du bien de tous.

 

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