COMMUNIQUE DE PRESSE
La Communauté de Sant’Egidio a appris avec consternation et indignation la nouvelle du meurtre commis à Kisléta lundi dernier. Nous voulons exprimer notre solidarité et présenter nos condoléances à la famille de la victime, Maria, ainsi qu’à ceux et celles qui ont été frappés et endeuillés par cette tragédie et par les crimes violents commis récemment contre les Roms. Nous souhaitons à la fille de Maria un prompt rétablissement.
Une série de meurtres terrorise la population tsigane de Hongrie. Des tsiganes pour lesquels la vie est déjà dure, des personnes sans défense, voire des enfants, sont pris pour cibles. En réalité, c’est la coexistence pacifique qui est prise pour cible. C’est la sagesse même de la nation hongroise, en vertu de laquelle ce pays a été capable à plusieurs reprises dans l'histoire d’accueillir et d’intégrer les différences, qui est menacée.
La coïncidence avec la commémoration du massacre de milliers de roms innocents dans le camp d’extermination de Birkenau il y a soixante-cinq ans par la main des nazis a valeur d’avertissement.
Le préjugé et le mépris pour la vie de ceux qui sont différents et fragiles prépare le terrain de la violence. Or le préjugé blesse non seulement ceux qui en sont victimes mais aussi ceux qui en sont les auteurs.
Les peurs et le sentiment d’insécurité ont des origines complexes : ils ne trouvent pas de remède dans la recherche d’un ennemi aisément identifiable et vulnérable.
La Communauté de Sant’Egidio, composée de laïcs catholiques, vit dans plus de 70 pays l’amitié pour les pauvres, prie et travaille pour la paix et la solidarité. Nous croyons que c’est en réduisant les zones de marginalité et la précarité que l’on combat la violence et la peur.
Il faut aider ceux qui n’y arrivent pas seuls à vivre et à progresser. Il faut que les autorités prennent des mesures adéquates et initient des politiques intelligentes et clairvoyantes. Mais il faut aussi que tous les hommes de bonne volonté témoignent de la compassion et du respect jour après jour.
Nous voudrions nous arrêter auprès de la douleur des victimes. Nous avons le sentiment que la blessure nous a été portée à nous tous. De notre côté, nous chercherons à la guérir avec le baume de l’amitié et de la solidarité.
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