Mercredi dernier, une prière s'est déroulée dans la cathédrale de Bukavu, Notre-Dame-de-la- Paix, à laquelle ont participé les jeunes de la ville.
Au cours de la prière a retenti la parole du Seigneur Jésus tirée du discours de la montagne : “Heureux les artisans de paix, car ils posséderont la terre”. Ce fut l’occasion de rappeler que de nombreux conflits naissent de l'obsession des groupes ethniques et des tribus de “posséder la terre” en chassant les autres, ceux qui ne sont pas comme eux.
L'Evangile nous enseigne que la seule manière de posséder une terre est de travailler pour la paix, et cela n'est possible qu'avec la non-violence, ainsi que le demande Jésus : « Vous avez entendu qu'il a été dit aux ancêtres : Tu ne tueras point ; et si quelqu'un tue, il en répondra au tribunal. Eh bien ! moi je vous dis : Quiconque se fâche contre son frère en répondra au tribunal ; mais s'il dit à son frère : Crétin ! il en répondra au Sanhédrin ; et s'il lui dit : Renégat ! , il en répondra dans la géhenne de feu. Quand donc tu présentes ton offrande à l'autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère ; puis reviens, et alors présente ton offrande » (Mt 5, 21-24).
La prière a été un moment de réconciliation auquel ont participé les jeunes d'ethnie Banyamulenge et d'autres groupes ethniques présents dans la ville.
Nous avons allumé des cierges à la mémoire des victimes de ces derniers jours, des blessés et des nombreuses régions du monde en guerre.
A la fin de la prière, Eric, un jeune étudiant en médecine Munyamulenge a remercié la Communauté, car cette prière a brisé la peur et le syndrome d'encerclement que vivent les Banyamulenge en ville ces dernières semaines. Il a raconté comment il a lui-même été agressé dans la rue à cause de son accent et comment il a été défendu par des femmes âgées qui le connaissaient. Puis il a lancé un appel pour que les lieux de culte soient respectés : ces lieux, a-t-il dit, sont la maison de Dieu et non celle de nos ethnies.
Après Eric, Angélique, de la Communauté, a parlé à son tour en racontant la visite faite à l'hôpital pour rencontrer les blessés (une quarantaine au total). Tous étaient très contents de savoir qu'une prière serait organisée, car c'est la seule espérance pour ramener la paix dans le pays. |