Sous l’égide de la communauté catholique de Sant’Egidio, un « Pacte républicain » a été signé jeudi 7 novembre dans la capitale de la Centrafrique (RCA) Bangui. Paraphé par le président de transition Michel Djotobia, son premier ministre, Nicolas Ntiangaye, et le président du conseil national de transition, ce texte « vise à impliquer les forces vives de la nation dans la défense du cadre démocratique et des droits humains, et dans la promotion des valeurs de la République pour une gouvernance de paix et de progrès pour l’ensemble du pays », selon le communiqué de Sant’Egidio.
Huit engagements
Les signataires se sont engagés sur huit points : désarmer les milices, garantir le retour des réfugiés, proscrire la violence pour accéder au pouvoir, favoriser le dialogue politique, assurer la transition démocratique, lutter contre la corruption, servir le bien commun et poursuivre avec la communauté de Sant’Egidio les actions nécessaire pour rétablir la paix.
La signature de ce document, rédigé par la communauté durant les pourparlers de paix qu’elle a organisés à Rome du 6 au 7 septembre 2013, s’est faite en présence du corps diplomatique, des représentants des organisations internationales ainsi que l’ensemble du gouvernement de la RCA.
Pas de changement spectaculaire
Dans les semaines à venir, on peut douter que cela change fondamentalement la situation. Les Centrafricains n’ont pas les moyens de rétablir la sécurité dans l’ensemble du pays. La force africaine non plus. L’ONU devrait, au mois de décembre, prendre une résolution qui l’engage dans une opération de maintien de la paix. La France mobilise sa diplomatie en ce sens.
Renforcement de la présence militaire française
Et prépare son armée à renforcer le dispositif militaire déjà engagé sur place. Selon nos informations, l’équivalent de deux compagnies de parachutistes se préparerait à partir (environ 250 hommes) en RCA. « Si l’alerte n’est pas maximum, il se prépare bien quelque chose en ce sens », confirme une source militaire.
L’information est démentie à l’Élysée. « C’est une rumeur sans fondement », affirme un conseiller. Le porte-parole de l’armée, le colonel Jaron admet qu’il a bien en ce moment des soldats qui se préparent à partir pour Bangui : « mais, explique-t-il, c’est dans le cadre normal de la relève ».
LAURENT LARCHER