Sans-abri, sans-papiers, sans-famille, précarisés, marginaux, isolés, malades… : ce mardi soir, après la messe de la veille de Noël, l’église Saint-Barthélemy à Liège a, comme chaque année, ouvert ses portes à "la grande famille des démunis".
Ils sont plus de deux cents et, pour les servir, la communauté de Sant’Egidio, qui organise ce moment de solidarité, peut compter sur une centaine de bénévoles. Pratiquement un servant pour deux servis. "Vous n’aurez pas tout le temps du travail et c’est tant mieux, leur a dit une des coordinatrices. Cela vous permettra d’aller rencontrer nos invités". Certains de ces volontaires sont à l’œuvre toute l’année au restaurant Kamiano, en Jonruelle, où les disciples belges d’Andrea Riccardi prennent le relais des dernières sœurs franciscaines. D’autres sont venus spécialement pour ce réveillon, pour que le temps des fêtes et des cadeaux soit aussi celui de la charité fraternelle.
A une table, Mgr Delville, qui sert régulièrement au Kamiano, est venu partager le repas. Après l’apéritif et un petit mot de l’évêque de Liège, les trois services - potage aux potirons, dinde-purée avec poire aux airelles ou compote, et bûche, le tout livré par un traiteur - sont menés rondement par les équipes constituées pour l’apport des plats et boissons aux tables, le buffet, la vaisselle, le rangement… Avec le temps, tout cela s’est bien rodé.
Un grand moment : celui des cadeaux donnés aux enfants qui ne sont guère habitués à en recevoir. "Ce sont des poupées Barbie, des ballons, des marqueurs…, explique François Delooz, le responsable liégeois de Sant’Egidio. Nous n’en avons acheté aucun : ce sont des dons de particuliers, d’écoles qui ont fait des collectes, d’un service-club…"
Les invités sont de nationalités multiples et bon nombre de musulmans figurent parmi eux (il n’y a jamais de porc dans les menus). "Ce qui me frappe par rapport à l’an dernier, c’est qu’il y a beaucoup plus d’isolés", observe un habitué. Quand ce sera fini, tous repartiront tranquillement, sans trop se faire prier, parfois avec un petit mot de reconnaissance envers ceux qui n’ont pas attendu le pape François pour "aller vers la périphérie".P.V.
Paul Vaute