Le Pays | 30 Juin 2010 |
ENREGISTREMENT DES NAISSANCES A L'ETAT CIVIL |
L'expérience du Burkina partagée |
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Le gouvernement burkinabè, en collaboration avec la Communauté de Sant'Egidio d'Italie, a organisé un colloque international sur l'enregistre-ment à l'état civil en Afrique le lundi 28 juin 2010 dans la salle de confé-rences de Ouaga 2000. Ce colloque avait pour objectif de faire le point à mi-parcours de la campagne d'enregistrement universel et gratuit des naissances sur toute l'étendue du territoire burkinabè pour les enfants de 0 à 18 ans mais aussi des adultes. L'ouverture du colloque a été présidée par le ministre de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources halieu-tiques, Laurent Sédego, représentant le Premier ministre Tertius Zongo.
L'acte de naissance est un document capital pour tout citoyen. Mais force est de constater que de nombreux citoyens n'en disposent pas. Au Burkina Faso, 2.749 395 enfants ne figuraient pas sur les registres de l'état civil selon les statis-tiques du recensement général de 2006. Face à ce constat, le Burki-na a décidé de mettre en oeuvre les recommandations de l'atelier sous-régional sur le suivi des recommandations du comité des Nations unies pour les droits de l'enfant, à savoir rendre l'enre-gistrement des naissances systé-matique et déclarer l'année 2009, l'année de l'enregistrement uni-versel et gratuit des naissances pour les enfants. Pour ce faire, il a lancé le 27 avril 2009, une cam-pagne d'enregistrement universel et gratuit des naissances. Il a aussi mis en place un dispositif d'enre-gistrement massif des adultes . Ce projet pilote prévu pour durer 12 mois a permis en 9 mois, d'enre-gistrer plus de 2,5 millions de personnes, portant ainsi le taux d'enregistrement à l'état civil de 67% en 2006 à 93,8% en 2009.
Enregistrement massif des naissances
C'est pour faire le point à mi-par-cours de ce projet qui visait à éta-blir au moins 1 150 000 jugements déclaratifs de naissance et aug-menter le taux d'enregistrement à l'état civil, que le gouvernement burkinabé et son partenaire de la Communauté de Sant'Egidio, ont organisé le colloque international sur l'enregistrement à l'état civil en Afrique. Un autre objectif de ce colloque était de partager l'expé-rience du Burkina avec les autres pays africains. Le ministre de l'Agriculture, de l'Hydraulique et -3- des Ressources halieutiques, Lau- or: rent Sédego, représentant le pre-mier ministre, Tertius Zongo, a, à (F) l'ouverture du colloque, relevé que l'enregistrement des naissances est une préoccupation majeure. En dépit des efforts consentis par les décideurs nationaux et la commu-nauté internationale, les défis res-tent encore nombreux dans ce domaine, a-t-il dit.
Le ministre Sédego a rappelé qu'il était important pour son pays d'initier l'opération d'enregistre-ment massif des naissances afin de doter chaque burkinabè d'un acte de naissance et de résorber le retard accumulé dans ce domaine. Mais à l'avenir, il s'agira de faire en sorte que l'on puisse se passer de telle opération. ll convient donc, a-t-il ajouté, de chercher des solutions idoines pour renforcer l'état civil dans les Etats afri-cains. Pour le chargé des relations internationales de la Communauté de Sant'Egidio, Mario Giro, l'opé-ration burkinabè que sa communau-té a soutenue à travers son pro-gramme "Bravo" à hauteur de 140 millions de CFA, est la 1re campagne nationale de grand suc-cès dans un pays africain. L'expé-rience du Burkina peut devenir un modèle pour d'autres pays où "Bravo" désire élargir son sou-tien, a-t-il soutenu. A l'issue des allocutions, place a été faite aux travaux. Les communications données par les ministres de la Pro-motion des droits humains, Sala-mata Sawadogo et de l'Adminis-tration territoriale et de la Décen-tralisation, Clément P. Sawadogo, ont permis aux participants venus de plusieurs pays d'Afrique de s'imprégner de l'expérience du Burkina en matière de l'enregis-trement à l'état civil. Ils ont aussi bénéficié des expériences des par-tenaires techniques et financiers dans ledit domaine grâce aux com-munications livrées par les repré-sentants de l'UNICEF, de Plan Bur-kina et de "Bravo" de Sant'Egidio.
Partage d'expériences
Les pays tels que le Mali, le Burundi, le Mozambique, le Togo et la Guinée Conakry, ont aussi par-tagé leur expérience avec les par-ticipants. Le colloque a permis de connaître les acquis des Etats africains en matière d'enregistre-ment des naissances à l'état civil, de mettre en exergue les difficul-tés que rencontre chaque pays et de savoir que tous les Etats aspi-rent à la numérisation de leur état civil pour plus de fiabilité des actes de l'état civil. Pour la ministre de la promotion des droits humains qui a présidé la clôture des travaux, les objectifs du col-loque sont atteints. Elle a exhorté les participants à mettre à profit les expériences capitalisées au cours du colloque afin d'améliorer l'état civil de leurs pays. Avant de se quitter, les participants ont formulé des recommandations au nombre desquelles on peut citer la mise en place d'un système per-manent et efficace qui prendra le relais des campagnes d'enregis-trement massif des naissances, l'affectation d'une ligne budgétaire conséquente de l'Etat à l'enregis-trement des naissances....
Dabadl Zoumbara
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