L'Observateur Paalga | 30 Juin 2010 |
Pour que nos enfants ne soient plus «invisibles» |
Le colloque international sur l'enregistrement à l'état civil en Afrique s'est tenu le lundi 28 juin 2010 à Ouagadougou. Cette rencontre était organisée par le ministère de la Promotion des Droits humains, en collaboration avec la Communauté de Sant'Egidio. Il a été une occasion pour faire le bilan à mi-parcours de la campagne nationale d'enregistrement universel et gratuit des naissances sur toute l'étendue du territoire burkinabé, lancée en avril 2009. |
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Partager avec les autres pays africains les bonnes pratiques du Burkina Faso en matière d'état civil est l'un des objectifs principaux du colloque international qui s'est ouvert hier 28 juin au centre de conférences de Ouaga 2000.
En effet, l'une des recommandations issues de l'atelier sous-régional sur le suivi des recommandations du comité des Nations unies pour les droits de l'enfant, organisé en novembre 2007 au pays des hommes intègres, était de rendre systématique l'enregistrement des naissances. En particulier, l'atelier avait invité les Etats à déclarer 2009 «année de l'enregistrement universel et gratuit des naissances» sur toute l'étendue de leurs territoires respectifs.
C'est désormais chose faite, car «Le Burkina Faso a mis en oeuvre cette recommandation en décidant, le ler octobre 2008, de consacrer I 'année 2009 "année de l'enregistrement universel et gratuit des naissances". Lancé le 27 avril 2009, le programme (prévu pour les enfants puis étendu aux adultes) a enregistré des résultats encourageants, aussi bien pour les adultes que pour les enfants, en dépit des nombreuses difficultés rencontrées sur le terrain», a déclaré hier à l'ouverture Laurent Sedego, ministre de l'Agriculture représentant le Premier ministre. Pour le maire de l'arrondissement de Baskuy, Marin Ilboudo, représentant le maire de Ouagadougou, les communes s'engagent à informer et à sensibiliser les populations pour une prise de conscience de l'importance de l'enregistrement des enfants.
La question de la protection des droits de l'enfant, et particulièrement l'enregistrement des naissances, est une préoccupation d'actualité. Pour apporter son aide à la levée de cette préoccupation, la Communauté de Sant'Egidio, qui appuie le gouvernement burkinabè dans l'organisation du colloque, a conçu un programme d'enregistrement à l'état civil des enfants dénommé BRAVO! (Birth Registration for All Versus Oblivion). qui signifie enregistrement des naissances pour tous contre l'oubli. «BRAVO!» a été mis en oeuvre lors de la campagne nationale pour l'enregistrement gratuit et universel des naissances. Pour le responsable des relations internationales de Sant'Egidio. Mario Giro, «il ne s'agit pas seulement d'une vaste régularisation comme il y en o déjà eu dans l'histoire de nombreux pays. Il s'agit de développer les fonctionnalités de l'Etat et du système administratif, afin de mettre en place un modèle définitif, créer un équilibre entre la demande et l'offre. de manière que l'enregistrement à l'état civil devienne une pratique durable de façon permanente. avec un système d'inventaire et de conservation des données». Mario Giro souhaite que l'expérience burkinabé puisse être un modèle pour les pays où BRAVO ! désire élargir son soutien «pour libérer de nombreux enfants du danger et de l'insécurité causée par l'absence d'un nom et d'une identité juridique».
Les travaux de la rencontre de Ouagadougou se sont déroulés en plénières et ont été ponctués par un plaidoyer pour un état civil efficace dans tous les pays d'Afrique et des interventions sur : l'expérience du Burkina Faso, à travers la campagne d'enregistrement massif des naissances, l'expérience des autres pays d'Afrique et des partenaires techniques et financiers (Communauté de Sant'Egidio, UNICEF, Plan Burkina) en matière d'enregistrement des naissances.
H. Marie Ouédraogo & Esther Konsimbo
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