Une centaine de personnes se sont rassemblées à l’appel de la communauté fondée en 1968 à Rome par Andrea Riccardi
Emmitouflés dans leur manteau, épais bonnet sur la tête et gants serrés, une centaine de personnes se sont rassemblées jeudi après-midi devant la fontaine aux Innocents, à Paris, pour une marche pour la paix à l’appel de la communauté de Sant’Egidio. «À l’occasion de la 41 e Journée mondiale pour la paix, créée par Jean XXIII, nous organisons des marches depuis 2003 dans toutes les villes du monde où nous sommes représentés, explique Valérie Régnier, responsable de la communauté installée en France depuis 1997. C’est un événement mondial auquel nous convions les hommes et les femmes de bonne volonté, croyants ou non, car la paix sur toutes les terres regarde tout le monde. » Bravant le froid, quelques enfants de l’École de la paix mènent le cortège. Anushant, 13 ans, vient « manifester pour la communauté » : « À l’école, ils aident pour nos devoirs et organisent des jeux, alors, on vient les soutenir. Et surtout c’est important, la paix. » Derrière la banderole de tête, plusieurs membres de la communauté agitant des drapeaux représentant une colombe sur une mappemonde, logo de Sant’Egidio, chantent sous les regards perplexes des touristes massivement présents dans les rues de la capitale. « Je me suis engagé il y a six mois, raconte Julien, 26 ans. J’apporte un repas chaud aux sans-abri du quartier Beaubourg-Saint-Merri, là où nous nous retrouvons pour prier le mardi et le jeudi. J’ai rencontré des gens du monde entier, des activistes du cœur qui m’ont adopté dès le premier jour. »
Christophe est entré dans la communauté en 1999, après avoir découvert Sant’Egidio durant les JMJ. Depuis, il a aidé à mettre en place des visites pour les personnes âgées isolées. «Je cherchais un moyen d’approfondir l’Évangile tout en ayant une action en direction des gens en difficulté, se souvient-il.
Aujourd’hui, même si une marche ne change pas la face du monde, c’est important pour l’Église de faire entendre un message d’espoir alors que la terre est marquée par les conflits. »
Sur le parvis de Notre-Dame, Mgr Jérôme Beau, évêque auxiliaire de Paris, accueille les participants et les invite à se joindre à la messe de la paix. Avant d’entrer dans la cathédrale, Alexis et André-Mao écoutent avec attention l’appel lancé par la communauté, que chacun pourra signer à la fin du rassemblement. Pour ces deux étudiants d’origine guinéenne, c’était important de participer à la marche. « Nous avons commencé à nous engager auprès de Sant’Egidio dans notre pays, explique AndréMao. La communauté est comme une famille: nous retrouvons des visages différents, mais les gens parlent le même langage, celui de la paix. »
Rémi et son frère Timon se frottent les mains. Ces deux jeunes de 15 et 19 ans sont venus à l’invitation d’un ami. « C’était un beau symbole, mais je ne crois pas que cela change grand-chose », avoue Rémi. Pour Valérie, c’est effectivement une goutte d’eau dans un océan d’actions au quotidien, mais « qu’est-ce que cela veut dire, faire une marche pour la paix au Nord-Kivu ou à Konakry, des pays ravagés par la guerre ? Là-bas, ils prient, ici on marche pour eux. »