Communautï¿½ de Sant'Egidio - Des amis en prison

La pauvretï¿½ d'une grande partie du continent africain se lit clairement dans les prisons aussi.

Le plus grand problï¿½me, dans ces lieux de dï¿½tention, est l'obtention de la libï¿½ration, mï¿½me lorsqu'elle est due. En effet, dans beaucoup de pays africains, la loi ne dicte pas de limite ï¿½ la dï¿½tention prï¿½ventive; ï¿½ cela s'ajoute le fait que les jugements ne sont pas prononcï¿½s. Les diffï¿½rences de niveau social comptent beaucoup: le riche paye pour obtenir son jugement et sortir, le pauvre reste en prison. Cette situation est aggravï¿½e par le fait que, souvent, les peines ne sont pas proportionnï¿½es aux crimes commis. Lorsqu'on essaye de connaï¿½tre les raisons qui ont provoquï¿½ l'incarcï¿½ration, on dï¿½couvre que certains dï¿½tenus sont en prison depuis des annï¿½es pour avoir volï¿½ de la nourriture, du savon, une poule, trois mouchoirs.

Les prisons sont frï¿½quemment dans des conditions hygiï¿½niques exï¿½crables. Dans la plupart des cas, il n'y a pas de lits, pas de toilettes et les cellules sont bondï¿½es. La nourriture fournie par l'institution pï¿½nitentiaire est insuffisante. Celui qui n'a pas de famille pour lui apporter ï¿½ manger souffre de la faim. Dans certaines prisons on tombe facilement malade. Les maladies les plus frï¿½quentes sont la pneumonie, la malaria, la tuberculose, le Sida, de graves troubles intestinaux ou des maladies de la peau. Dans les infirmeries, il n'est pas possible de soigner, pas mï¿½me les blessures provoquï¿½es par des armes ï¿½ feu ou les fractures. Dans certaines situations, les probabilitï¿½s de mourir au cours de la dï¿½tention sont ï¿½levï¿½es. Ainsi, les dï¿½tentions ï¿½quivalent parfois presque ï¿½ une condamnation ï¿½ mort non prononcï¿½e.

Mon cher ami C.,

ï¿½ cette prison ï¿½tait une prison pour dï¿½tenus politiques, c'est en 1990 qu'ils l'ont transformï¿½e en prison pour dï¿½tenus de droit commun. C'est ainsi qu'en 1990 ils nous ont emmenï¿½s ici ï¿½ partir de diverses prisons du pays. Et, depuis 1990, aucun de nous n'a plus reï¿½u de visites de sa famille ï¿½ cause de l'ï¿½loignement. C'est pour cette raison que je te tends les mains, pour te dire que, au nom de tous mes frï¿½res emprisonnï¿½s, nous implorons la grï¿½ce de votre gï¿½nï¿½rositï¿½ pour que vous rassembliez pour nous vos vieux vï¿½tements, vos vieilles chaussures et, qu'avec vos amis et vos voisins aussi, vous rï¿½coltiez tout ce que vous avez sous la main et vous nous fassiez un paquet postal, parce que nous n'avons rien, nous sommes tous presque nus et sans vï¿½tments.

Personnellement j'ai besoin de petites choses pour l'hygiï¿½ne, d'une brosse-ï¿½-dents, de dentifrice, de savon, etcï¿½, de slips.