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19 Juillet 2010

Naples (Italie) : dans le quartier de Scampia, une prière en mémoire de Violetta et Cristina, les jeunes filles roms mortes en mer il y a deux ans

 
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Samedi 17 juillet, à Scampia, dans la banlieue de Naples, une petite foule s'est rassemblée dans la prière sur l'espalanade située devant le siège de la Communauté de Sant'Egidio en mémoire de Violetta et Cristina, les deux enfants roms qui, il y a deux ans, se sont noyées dans la mer à Torregaveta, et dont les corps sont restés longtemps sur la plage dans l'indifférence des baigneurs.

Les membres de la famille des deux fillettes, qui habitaient dans un campement rom non loin du quartier, étaient présents à la prière, ainsi que de nombreux amis : enfants, jeunes, adultes et personnes âgées venus de Scampia et de différentes parties de la ville.

Dans un climat de participation et de recueillement, la prière a donné une voix à ceux qui ne veulent pas oublier, mais conserver la mémoire d'une histoire si douloureuse, elle a donné
un lieu, Scampia, à la consolation de la piété et à l'espérance d'une vie différente.

 

Images
 
Prière  -  Mc 10, 13-21

Ce jour-là aussi, il y a deux ans, était un samedi, le samedi 19 juillet 2008. Sur une plage non loin de Naples, deux enfants rom, Violetta, 11 ans, et Cristina, 13 ans, parcouraient le bord de mer pour vendre leurs pauvres affaires : aimants multicolores, briquets, et  d'autres petits objets sans valeur.
Nous imaginons aisément que ce commerce n'a pas été un succès. Puis – nous le savons – les gens, en grande  majorité, sont agacés par les Roms : ils les jugent aggressifs, dangereux, sales. Trop d'alertes ont été lancées à Naples et en Italie, à leur encontre, comme sans doute aussi en Europe.
Trop de mépris, inutile et infondé, a été semé contre eux. Et le mépris grandit aisément sur le terrain dur de nos c
œurs à notre époque.
Violetta et Cristina sont des enfants comme tous les enfants : elles voient la mer et ne résistent pas à l'envie de se baigner, comme les autres. Mais elles ne sont pas comme tout le monde. Ce sont deux pauvres fillettes à qui personne n'a expliqué que la mer est dangereuse pour qui ne sait pas nager.

Âgées d'une dizaine d'années, elles n'ont pas encore fait cette expérience et n'ont pas la conscience du danger. Elles vivent et vendent leurs objets dans un monde qu'elles ne connaissent pas. Elles essuient les manifestations de dégoût des gens, parfois des insultes et une grande indifférence. Elles ne comprennent pas bien ce monde, non Rom, dans lequel elles évoluent pour trouver quelque chose : elles ne comprennent pas ces baigneurs du samedi, pas même cette mer et ses dangers pour qui ne sait pas nager.
Violetta et Cristina, accablées par la chaleur et désireuses de s'amuser comme tous les autres enfants, font comme tout le monde et plongent dans la mer. Oui, elles veulent faire ce qu'elles voient tous les autres enfants faire. Elles se noient en peu de temps. L’une tente de sauver l'autre, mais en vain. Leur brève existence est finie. Elles ne verront pas l’adolescence. Leurs corps sont hâtivement recouverts de deux serviettes de bain. Des photos montrent les deux cercueils qui passent dans l'indifférence des vacanciers en maillot de bain. Personne ne veut accuser ces gens sur la plage, mais la scène est révélatrice. Et elle nous fait réfléchir.

Deux ans après leur disparition prématurée, nous nous arrêtons pour faire mémoire d'elles et pour réfléchir ,afin que nos c
œurs ne s'endurcissent pas, mais qu'ils s'ouvrent à la tendresse. Les enfants, enlevés prématurément par la mort, attendrissent vraiment tout le monde. Notre cardinal, peiné, affirma ces jours-là : « Ce sont des images de notre ville que nous ne voudrons jamais revoir …». L'histoire de Violetta et de Cristina est une histoire tragique, que nous ne voulons pas oublier.

Se tourner de l'autre côté, ou vaquer à ses affaires, peut être parfois, plus dévastateur que les événements qui se produisent. L’indifférence n'est pas un sentiment pour les êtres humains et elle devait et pouvait l'être encore moins pour Violetta et Cristina, déjà marquées par une vie de fatigues et sans doute affaiblies par le poids de préjugés difficiles à supporter à leur âge.

L'Evangile, Jésus lui-même, par son comportement nous appelle non pas à l'indifférence, mais à l'attendrissement, à la compassion qui nous fait regarder, qui nous fait nous arrêter et participer à la situation de ceux qui vivent dans des conditions difficiles. Jésus caresse les enfants qui lui sont présentés, les prend dans ses bras, les bénit et leur impose les mains en signe de protection et d'accompagnement.
En regardant les enfants dans les yeux, nous devenons plus humains. Ils nous attendrissent et effacent la dureté de notre c
œur, l'indifférence que nous respirons dès notre adolescence, notre jeune âge.
L'école de la paix est une douce attention qui attendrit, guérit de l'indifférence, efface notre dureté et ,d'une certaine manière, fait de nous aussi des enfants ; elle nous aide en effet à apprendre à faire confiance comme les enfants qui nous font confiance.

Les enfants nous ouvrent à la grande famille des amis de Jésus ; ils nous ouvrent à la communauté, une famille sans frontières, où il n'y a pas d'exclus mais où chacun est accueilli et expérimente la joie d'être aimé. L'école de la paix fait grandir dans la communion, donne un beau souffle à notre vie, mais aussi à celle des enfants. A mesure que la famille grandit, nous devenons tous plus humains.

L’épisode de Violetta et Cristina est emblématique, en ce qu'il nous montre le visage inhumain de notre époque. Nous ne pouvons pas être que des consommateurs, des téléspectateurs de la vie, refusant de nous engager auprès de ceux qui sont nos voisins, d'avoir un regard compatissant et bon.
Aujourd'hui, en tournant notre c
œur et notre esprit vers Violetta et Cristina, nous sentons le regard de Jésus se poser sur nous, à travers le visage de cette icône, et tandis qu'il nous regarde et que nous le regardons, nous entendons que nous sont adressées les paroles que Jésus continue d'adresser aux personnes qui s'approchent de lui, jeunes, adultes ou âgées : « va, vends ce que tu possèdes et donne-le aux pauvres, tu auras un trésor dans les cieux ; puis viens, suis-moi ! ».

Le suivre ne nous appauvrit pas, mais nous enrichit de sentiments qui font de nous des hommes nouveaux et des femmes nouvelles, quel que soit notre âge. Et qui nous donnent la maturité de l'amour. On peut être vieux dans son c
œur à 15-18 ans ou à 80 ans. Quand nous ne rêvons plus  du monde que Jésus a initié, quand nous vivons sans visions, la vision d'un monde de paix.
« Viens et suis-moi » – dit-il à chacun de nous. Je t'enseigne à t'arrêter auprès de celui qui est dans le besoin, à te faire proche de lui. Et en voyant et en te rendant proche, ton cœur ne reste pas semblable à lui-même. Ainsi, chacun de nous commence à changer et, en changeant, nous voyons que le monde autour de nous commence aussi à changer.

Mariano Imperato


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