Professeur Andrea Riccardi, fondateur de la Communauté de Sant’Egidio,

Messieurs les représentants des grandes Religions mondiales,

Messieurs, Mesdames,

 

Je voudrais avant tout remercier le Cardinal Sistach et la ville entière de Barcelone pour votre magnifique hospitalité. L’initiative de la Communauté de Sant’Egidio révèle toujours la large vision de la Communauté de Sant’Egidio qui sait comment créer l’art de la rencontre.

Les journées de dialogue et prière que vous venez de vivre témoignent que les religions peuvent coopérer pour améliorer notre monde. Le président de la Commission de l’Union Européenne, José Manuel Barroso, est personnellement très intéressé à votre dialogue, comme il l’a montré l’année dernière, en participant à la rencontre de Cracovie.

J’ai récemment participé, avec les présidents de la Commission, du Parlement et du Conseil Européens, à une importante rencontre à Bruxelles avec des personnalités religieuses de différentes croyances. Au cours de cette rencontre nous avons débattu de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. L’Union Européenne attribue beaucoup d’importance au dialogue avec les religions. Nous sommes conscients du fait que les Eglises et les communautés religieuses contribuent d’une façon déterminante au développement de nos Pays, aussi bien d’un point de vue social que d’un point de vue de la personne. La personne demeure au centre de notre attention, en tant que véritable cœur de l’économie sociale de marché, où le marché n’est pas la « fin » mais le « moyen » pour produire et répandre le bien-être.

Je crois que nous voyons tous la nécessité de revenir à la centralité de l’homme pour répondre aux défis de ce monde complexe qui est le nôtre et qui nous paraît parfois confus et dangereux. L’Europe peut devenir un modèle : après soixante-cinq années de paix notre continent est sans doute un exemple de paix dans le monde. C’est une unité qui se réalise dans la multiplicité. L’Union Européenne est le fruit d’un difficile parcours qui a su amalgamer les différences sans les supprimer. Aujourd’hui les jeunes générations européennes se pensent les unes à côté des autres et voient de plus en plus leur futur en commun. En tant que chrétien, je pense que pour les lendemains de l’Europe il y a la vocation à devenir, d’une façon consciente, une force d’unification pour le monde, capable de créer le dialogue entre des peuples divisés par l’histoire. Les Européens savent comment l’on peut sortir de l’enfer de la haine et de la guerre. Pour maîtriser la globalisation il faut un sursaut d’unité européenne. De Barcelone, nous lançons un nouvel appel pour que tous les Européens s’investissent dans cette grande œuvre commune.

Je vous remercie encore une fois pour ce que vous faites pour faire progresser le dialogue entre les mondes et les civilisations.