| 15 Gennaio 2010 |
« Il faut tenir les promesses de Jean-Paul II » |
Le grand rabbin de Rome, Riccardo Di Segni, espère que Benoît XVI annoncera l’ouverture de toutes les archives du Vatican de l’époque de la guerre |
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Qu’attendez-vous de la visite du pape à votre synagogue ?
Riccardo di Segni : Tout d’abord, cette visite doit être un signe de continuité. Nous la considérons comme un pas nécessaire pour confirmer les promesses faites durant le pontificat de Jean-Paul II. Ces promesses doivent être reprises et concrétisées. Nous en attendons la pleine réalisation. Par ailleurs, si cette visite est l’occasion de surprises positives, elles seront les bienvenues. Le dialogue judéo-chrétien est un terrain très compliqué. Dans ce contexte, toutes les avancées positives seront les bienvenues.
Votre communauté est-elle divisée autour de cette visite ?
Notre communauté a toujours été divisée sur ce point ! Mais il est vrai que la polémique autour de Pie XII a aggravé cette division. Certains parmi nous sont opposés à la visite de Benoît XVI, d’autres au contraire l’estiment nécessaire.
Qu’attendez-vous du Saint-Siège ?
Avant tout, nous attendons la mise en œuvre concrète d’un climat propice à des relations respectueuses. Dans un tel climat, nous devrions pouvoir nous consulter préventivement, échanger des services, résoudre facilement les problèmes. Dans la crise récente, la Communauté de Sant’Egidio a pu jouer, parmi d’autres, ce rôle positif et permettre une clarification nécessaire.
Comment expliquer que, selon certains historiens, Pie XII ait été l’objet, juste après la fin de la guerre, de remerciements de la part de personnalités juives, dont Golda Meir, pour son rôle à l’égard des juifs romains ?
Cette question est fondée, si vous me le permettez, sur un mythe. Le mythe du complot et de la vengeance communiste contre Pie XII. En réalité, après la guerre, les juifs avaient bien d’autres problèmes à résoudre que de s’occuper de Pie XII. Et les victimes des fours crématoires, elles, ne pouvaient plus protester. Mais, indubitablement, de nombreux juifs ont exprimé leur gratitude pour avoir été sauvés. En son temps, Golda Meir, en charge d’un État d’Israël isolé, était à la recherche d’alliances.
Attendez-vous du Saint-Siège l’ouverture intégrale des archives ?
Si le pape annonce l’ouverture de toutes les archives, ce sera certainement un signe positif. Sur ce point, certains estiment que tout ce qui pouvait être démontré de positif l’a été, et que les archives ne pourraient que le confirmer. Et, à l’inverse, certains estiment que tout ce qui pouvait être démontré de négatif l’a été. Qui peut dire si un document important pourrait être exhumé ?
Frédéric MOUNIER
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