|
Soutenez la Communauté |
|
|||||||||
|
|||||||||||
|
|||||||||||
Au Malawi, après le congrès international sur le thème "Ageing in Africa", la Communauté développe sa présence aux côtés des personnes âgées
L’un des défis à relever est celui de promouvoir une nouvelle culture de respect et de solidarité envers ceux qui sont âgés. D’immenses secteurs de la société malawite sont imprégnés par le préjugé encore très fort selon lequel les personnes avancées en âge pratiquent la sorcellerie et vivent longtemps en « volant » la vie des plus jeunes. Cette croyance est renforcée par la mortalité élevée des jeunes adultes, provoquée par la diffusion du SIDA. Dans ce pays en effet, le taux de personnes séropositives tourne autour de 14% et l’on estime qu’au moins un million d’enfants et de jeunes sont des « orphelins du SIDA ». En même temps, l’espérance de vie, encore très basse par rapport aux standards européens (46 ans), s’allonge et le nombre des personnes âgées augmente. Un phénomène nouveau auquel le pays n’est pas préparé culturellement.
Les personnes âgées représentent la catégorie la plus faible et la plus pauvre de la société malawite, où le système de retraite est totalement absent. Ceux qui, étant jeunes, vivaient du travail dans les champs ou du petit commerce, doivent faire face aujourd’hui à de grandes difficultés économiques. Nombreux sont ceux qui ne sont plus en mesure de se nourrir suffisamment. C’est pourquoi la Communauté organise fréquemment des repas pour eux : une réponse à la faim, mais aussi à la solitude. Récemment, à Mzuzu, une ville du nord, la communauté a rassemblé une centaine de personnes âgées très pauvres, auxquelles elle rend régulièrement visite, pour un grand repas. Le logement constitue un autre problème très sérieux. Les personnes âgées qui ne parviennent plus à payer leur loyer sont de plus en plus nombreuses, surtout dans les grandes villes. Elles se trouvent alors contraintes de vivre dans la rue et à demander l’aumône au marché. C’est justement au marché de Blantyre que l’amitié avec beaucoup d’entre elles a commencé. L’histoire de Gogo Nachuma, 78 ans, est à ce titre exemplaire. Fuyant le Mozambique avec sa fille et quatorze petits enfants durant la guerre, elle est venue au Malawi en quête de paix pour sa famille. Après la mort de sa fille, Gogo a pris soin des enfants pendant de longues années. Mais aujourd’hui elle est très vieille et sa maison est aujourd’hui en ruine. Ce sont les jeunes de la Communauté qui, de leurs mains, l’ont reconstruite
Le 12 septembre dernier, à Blantyre, une ville importante du sud du pays, a eu lieu une manifestation sur le thème “Years don’t separate us: young and elderly together” (« Les années ne nous séparent pas : jeunes et âgés ensemble ») dans le quartier du Soche, à laquelle quelque 150 personnes de différentes générations ont pris part. Devant un public majoritairement très jeune, se sont succédé les interventions et les témoignages de personnes d’âge très avancé, comme M. Zunga, 83 ans, qui a été écouté avec attention, plus encore, avec enthousiasme, par les personnes présentes.
Le préjugé défavorable à l’encontre des plus âgés se traduit par des attitudes violentes (des échos nous parviennent non seulement de discrimination et de marginalisation, mais aussi de fréquents épisodes de violence physique, jusqu’au meurtre). Pour lutter contre ce préjugé, la Communauté mène une intense action d’éducation auprès des enfants et des adolescents, à travers les écoles de la paix et les activités du Pays de l’Arc-en-ciel.
Après le 1er Congrès international organisé par la Communauté de Sant’Egidio sur le thème “Ageing in Africa: Sensitizing the Nations”, qui s’est tenu à Lilongwe début juin, l’engagement aux côtés des personnes âgées au Malawi a connu un développement important. Différentes initiatives ont été entreprises tant au niveau culturel que dans le domaine des interventions directes visant à améliorer la vie des personnes âgées et à favoriser l’intégration entre les générations. |
|