Du 18 au 25 janvier, l'Église célèbre la semaine pour l'unité des chrétiens.
En cette semaine, la Communauté de Sant’Egidio, partout dans le monde, dédie à l'invocation pour l'unité les temps de prière qui rassemblent toutes les communautés et organise des prières ainsi que des rencontres à caractère œcuménique.

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Jésus, regardant ses disciples au moment de les quitter, a prié « pour qu’ils soient un ». Il avait dit auparavant : « Je suis dans le Père et le Père est en moi ». Sans doute, voyant leurs visages, il s'était rendu compte à quel point ils étaient différents les uns des autres et à quel point cela pourrait les diviser. Puis, au moment de son arrestation, Jésus révèle son rêve et son espérance pour ses disciples : « qu’ils soient un ». Comme Dieu, le Père Tout-puissant, le Seigneur du monde, est un avec Jésus de Nazareth, il prie afin que ses disciples aussi entrent dans l’unité de cette famille. Qu’ils soient un ! Or, nous chrétiens, sommes divisés. Nos Eglises et communautés sont divisées. Pas seulement différentes. Différentes par leurs chants, par leurs formes de prière, par leurs modes de vie. Nombreux sont les fidèles qui ne sauraient pas expliquer pourquoi ces communautés et ces Eglises sont divisées.

Icône des témoins de la foi du 20e siècle, détail -  Basilique Saint-Barthélemy-en-l'ïle-Tibérine, Rome

Nous pourrions dire que la responsabilité de ces divisions et de bien des incompréhensions appartient à des figures du passé et à des époques lointaines de l’histoire.

Un jour, l’esprit de division est entré. Pourtant, les divisions existent encore entre nous.

Jésus a aussi prié pour nous. En effet, les divisions sont dans notre cœur. Pas seulement nos théologies, mais nos attitudes les uns envers les autres.

Nous sommes souvent nous aussi acteurs de la division, de l’insensibilité, de l’incompréhension ! Nous sommes appelés à répondre à la prière de Jésus afin que nous soyons un ; nous sommes appelés à y répondre dans notre vie, chaque jour. Mais comment ?

Renonçons à la dictature tyrannique de notre moi, au calcul, à l’insensibilité… Renonçons à l’ignorance de l’autre, autrement dit à vivre sans amour. Nous devons tous nous convertir à l’amour, en nous dépouillant de ce monde ancien et s’est durablement installé en nous, de cette cuirasse qui éloigne les autres et qui les blesse. Nous devons tous nous convertir par une prière forte à Jésus, notre Seigneur, qui nous a aimés et qui nous ouvre la vie de l’amour. Nous lisons dans la première lettre de Jean :
« Celui qui confesse que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui et lui en Dieu. Et nous, nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. » (1 Jn 4, 15-16)

Nous sommes tous appelés à recomposer les grandes fracture du monde, de la vie quotidienne, de nos environnements : les lignes de fracture qui nous font séparer les personnes sympathiques des personnes antipathiques, les personnes cultivées des ignorantes, les hommes des femmes, les ethnies les unes des autres, les groupes les uns des autres, le mien du leur, les miens des siens, les chrétiens des autres chrétiens, les chrétiens des juifs, les chrétiens des musulmans… La voie sur laquelle nous cheminons est remplie de ces fractures. Notre maison est traversée de ces fractures. Notre lieu de travail est traversé de ces fractures. Nous sommes appelés à les recomposer avec l’amour. Ne faisons la guerre à personne avec nos armes, en ce temps de guerre pour le monde.

Dans ce monde difficile, vainquons le mal avec le bien : avec le bien de l’amour, avec le bien de la prière, avec le bien de l’espérance dans le Seigneur Jésus qui nous écoute toujours, qui viendra bientôt et qui nous donnera sa paix.

Soyons un dans l’amour : établissons les uns avec les autres un pacte d’amour. Différents par nos histoires, par nos langues, nos spiritualités, par nos coutumes, par notre aspect… Soyons un dans l’amour entre nous croyants. Soyons un entre chrétiens et la haine et la guerre seront vaincues par l’amour.

De cet amour jaillira une force d’unité ! Dans la liturgie byzantine, avant d’introduire la profession de foi, le Credo, le célébrant dit :
« Aimons-nous les uns les autres, afin qu’en unité d’esprit nous professions notre foi . »

ROME

Tous les soirs, dans la basilique Santa Maria in Trastevere, à 20h30, la prière de la Communauté est dédiée à l'unité des chrétiens. A cette prière s'unissent les représentants des autres Églises chrétiennes.