Saint-Barthélemy-en-l'Île, lieu mémorial des témoins de la foi et martyrs des 20e et 21e siècles, s'enrichit d'une nouvelle relique : la croix de Restitua Kaffa, religieuse qui s'opposa au nazisme.
Le 4 mars 2013, à 19h30, dans la basilique Saint-Barthélemy-en-l'Île, lieu mémorial des témoins de la foi des 20e et 21e siècles, se déroulera une liturgie de la Parole, présidée par l'archevêque de Vienne, le cardinal Christoph Schönborn.
Au cours de la célébration, les Sœurs franciscaines de la charité chrétienne remettront à la basilique Saint-Barthélemy une petite croix que Sœur Maria Restituta Kafka, tuée par les nazis en 1943, portait à la ceinture de son habit. La « relique » sera déposée dans la chapelle qui fait mémoire des martyrs du national-socialisme.
Sœur Restituta était une femme courageuse et forte - si bien qu'on l'avait surnommée Sœur Resoluta. Infirmière chef de salle dans un hôpital autrichien, à l'avènement du nazisme, elle s'opposa avec fermeté aux mesures antireligieuses du régime et défendit les droits des faibles et des malades, parlant de paix et de démocratie.
Dénoncée aux SS, elle fut emprisonnée, puis décapitée, le 30 mars 1943, à l'âge de 51 ans.
Elle fut la seule femme religieuse tuée par les nazis. Jean-Paul II l'a béatifée en 1998.
Pour en savoir plus : la vie de la bienheureuse Maria Restituta Kafka
Née le 1er mai 1894 à Brno-Husovice, aujourd'hui en République tchèque, d'humble origine, Elena Kafka grandit à Vienne, où, travaillant dans le nouvel hôpital de Vienne-Lainz avec les Sœurs franciscaines de la Charité chrétienne, elle entra au couvent en 1914. Au début du noviciat, elle reçoit le nom de “Sœur Maria Restituta” . De 1919 à 1942, nous la retrouvons à l'hôpital de Mödling près de Vienne, où, devenue première infirmière de salle d'opération et d'anesthésie, elle est estimée pour ses compétences professionnelles, aimée pour sa sensibilité humaine – mais aussi crainte en raison de son caractère énergique qui lui fait bientôt gagner le surnom de “sœur Resoluta”(“Résolue”).
En 1938, l'Autrche est annexée par l'Allemagne nazie. Restituta reconnaît immédiatement le caractère antichrétien et inhumain du nazisme. Sans hésiter, elle s'engage aussitôt pour promouvoir la justice et la dignité de la personne dans son milieu de travail. Dans les années qui suivent, elle appose des crucifix dans le nouveau service de chirurgie et se refuse à les retirer, opposant à la croix gammée de Hitler la croix du Christ. A la répression antireligieuse des nazis, elle oppose la iberté religieuse et diffuse même une "Chanson du soldat”, qui parle de démocratie, de paix et d'une Autriche libre. Elle est espionnée par deux femmes nazies du personnel, puis dénoncée par un médecin “SS” qui cherchait depuis longtemps une occasion pour la chasser.
Arrêtée le 18 février 1942 (mercredi des Cendres) par la Gestapo et emprisonnée dans le Tribunal provincial de Vienne, elle est condamnée à mort le 29 octobre 1942. Décapitée le 30 mars 1943, sœur Restituta reste l'unique religieuse, sous le régime national-socialiste, à avoir été condamnée à mort et exécutée après un procès au tribunal. Le 21 juin 1998, sœur Restituta a été béatifiée à Vienne (sur la Heldenplatz) par le pape Jean-Paul II. La bienheureuse Maria Restituta est la première femme martyre d'Autriche.
Depuis le 4 mars 2013, la bienheureuse Restituta fait partie du cortège des martyrs et témoins de la foi présents, par une relique ou un souvenir, à Rome dans la basilique Saint-Barthélemy-en-l'Île-tibérine, lieu mémorial des martyrs et témoins de la foi des 20e et 21e siècles, confiée par Jean-Paul II à la Communauté de Sant’Egidio.
La croix d'un rosaire qu'elle portait à la ceinture de son habit religieux a été choisie pour relique de Sœur Restituta.
Mémoire liturgique : 29 octobre (jour de la sentence capitale)
Pour en savoir plus : www.sanbartolomeo.org |