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Icône des « Nouveaux Martyrs » et témoins de la foi du XXe siècle En haut de l’icône, on peut voir le Christ assis sur son trône, entouré des anges et d’une foule de témoins de la foi, vêtus de blanc, et portant des palmes dans les mains. Il s’agit de l’image évoquée au chapitre 7 du livre de l’Apocalypse : « Après quoi, voici qu'apparut à mes yeux une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toute nation, race, peuple et langue ; debout devant le trône et devant l'Agneau, vêtus de robes blanches, des palmes à la main (…) L'un des Vieillards prit alors la parole et me dit : "Ces gens vêtus de robes blanches, qui sont-ils et d'où viennent-ils ?" Et moi de répondre : "Monseigneur, c'est toi qui le sais." Il reprit : "Ce sont ceux qui viennent de la grande épreuve : ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau. » (Ap 7, 9.12-14) « Attraverso la grande tribolazione » (à travers la grande épreuve) : ce sont les paroles qui se trouvent au centre de l’icône, et qui constituent la clé d’interprétation. Nous voyons sous cette phrase un camp de concentration, avec des fils barbelés, qui se transforme en cathédrale : il s’agit de l’expérience rapportée par de nombreux témoignages. Des chrétiens catholiques, protestants, orthodoxes, se sont retrouvés ensemble dans les camps nazis, dans les goulags soviétiques, et dans la souffrance commune pour l’Evangile, ils ont fait monter ensemble leur prière vers le Seigneur. Ils ont appris à s’aimer et à s’aider mutuellement. Dans cette cathédrale, l’Evangile est ouvert sur les paroles de Jésus rapportées dans l’Evangile de Jean (Jn 17, 21) : « Tutti siano una cosa sola » (Afin que tous soient un). On trouve aussi un crucifix et un cierge pascal, symboles de la passion, mort et résurrection du Seigneur. A gauche et à droite, on voit deux cortèges de témoins de la foi : l’un symbolise l’Orient chrétien, et l’autre l’Occident. Dans ces deux cortèges, on peut reconnaître des personnes comme Dietrich Bonhöffer, le patriarche Tichon de l’Eglise orthodoxe russe, le père Girotti, dominicain italien, bibliste, mort dans le camp de Dachau, où il avait prêché pendant longtemps.
En remontant, on peut voir un homme portant des vêtements aux couleurs éclatantes battus par deux soldats : il évoque l’humiliation publique qui a été faite à de nombreux chrétiens avant d’être tués ; une façon de frapper leur dignité, de les discréditer aux yeux du peuple. Au-dessus, la scène montre une foule sur le point d’être fusillée lors d’une exécution publique, comme cela s’est produit dans les nombreux méandres de l’Histoire du XXe siècle. Dans la première scène, en bas, sont rappelés les nombreux chrétiens assassinés, dont la vie a été brisée de façon brutale. On peut voir un évêque à l’autel : Mgr Romero, tué alors qu’il célébrait l’eucharistie. On peut aussi reconnaître, entre autres, Mgr Gerardi, et don Giuseppe Puglisi, tué par la mafia en Sicile. A gauche, les scènes nous rappellent que dans la vie des « nouveaux martyrs », la souffrance est le témoignage d’un amour, plus fort que la haine : ils ont répondu au mal par le bien. La première scène présente la vision du Goulag soviétique des îles Solovki : il s’agit d’un très vieux monastère transformé en camp de détention par le régime soviétique. Le camp accueillait principalement des chrétiens. On peut reconnaître deux évêques : l’un jeune et l’autre âgé. Ils poussent une brouette : c’est la représentation d’un témoignage rapporté par une survivante qui raconte dans son journal l’histoire de deux évêques, un vieil évêque orthodoxe et un jeune évêque catholique, qui se rendaient ensemble aux travaux forcés, de sorte que le jeune pouvait aider le vieux. C’est le signe de chrétiens qui apprennent à nouveau à s’aimer et à s’aider dans la souffrance de la persécution.
Dans la représentation au-dessus, on peut voir des prisonniers détenus dans une prison roumaine. Chacun tient des feuilles en main : ce sont les pages d’une même Bible (dont la détention était interdite en prison), que les prisonniers se sont partagées pour pouvoir les apprendre par cœur, les réciter aux autres et ainsi, ne pas perdre le précieux trésor de la Parole de Dieu. En remontant, on voit des chrétiens persécutés qui n’ont jamais cessé de donner à manger aux affamés, de soigner les malades, d’aimer leur prochain qui souffre, et de communiquer l’Evangile à tous. On voit aussi un chrétien qui accueille un homme portant l’uniforme, et qui symbolise ici les persécuteurs : c’est le signe de la disponibilité des témoins de la foi à pardonner, à s’en remettre à la possibilité que tout homme connaisse la conversion du cœur.
Lors de la célébration du 12 octobre 2002, le cardinal Camillo Ruini a rappelé que par la volonté du pape Jean-Paul II, la basilique Saint-Barthélemy est devenue le « mémorial des témoins de la foi du XXe siècle ». « Ces derniers – disait-il – sont tous représentés symboliquement sur la magnifique icône qui resplendit devant nous et qui sera bénie aujourd'hui. La vie et la mort de ces chrétiens contemporains est greffée sur la racine ancienne de l’Eglise indivise, vénérée en ce lieu dans le corps de l’apôtre Barthélemy, et des saints martyrs Marcel et Exupérance, tués pendant une vague de persécutions au IVe siècle ; elle croise la mémoire de l’évêque Adalbert, mort en 997, alors qu’il communiquait l’Evangile. Il s’agit d’une mémoire vivante, conservée par la communauté vivante qu’est la Communauté de Sant'Egidio. Nous l’avons entendu, elle se rassemble en ce lieu pour la prière et la rencontre fraternelle. La vie et la mort de ces chrétiens sont greffées ainsi sur nous tous et sur nos Eglises, afin qu’elles donnent un fruit digne de l’Evangile. Le siècle qui a conclu le dernier millénaire, est vraiment redevenu un siècle du martyre. » |
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